Au Pavillon Carré de Baudouin (Paris 20e) l'on peut découvrir l'expo Ile Flottante. Métaphorique et délicieuse, élaborée en cinq étapes, elle a pour ambition d'alerter sur les dérives environnementales du monde actuel.A la fois conceptuelle et portée par un certain sens du raffinement esthétique, cette expo habilement conçue par la commissaire d'exposition Anne-Laure Peressin réunit trois artistes - Aurore Pallet, Emma Seneze et Emilie Benoist-Gironière. A travers leurs créations oniriques chacune d'elle nous propose une vision aiguisée sur des thèmes actuels touchant l'écologie et le bien-être. Le visiteur est invité à déambuler dans des espaces diversifiés où ses sens sont stimulés. A travers leurs oeuvres à la fois organiques et voyageuses les artistes plasticiennes nous promènent dans un univers sensoriel dans lequel le sucre a une drôle de couleur rose ; les dessins monumentaux, des formes humaines et reptiliennes ; les bâches, des parfums de cartes postales et des langueurs de parchemins subliminaux.
Chaque artiste a une patte distinctive mais le tout forme un ensemble cohérent. En réponse à l'actualité tragique ou fantasmée, Aurore Pallet utilise essentiellement la technique de la sérigraphie sur bâche. Cheminant entre le dessin et l'installation, Emma Seneze questionne l'ambiguïté du rapport entre l'être humain et son milieu naturel. Enfin, privilégiant les matières collectées, Emilie Benoist-Gironière dénonce la pollution croissante - notamment les débris de plastique abondants dans les mers - à travers une création aussi aventureuse que colorée. En réponse au fameux dessert du nom de Ile Flottante, inventé à la fin du XIXe siècle siècle par Auguste Escoffier, l'un des fondateurs de la gastronomie, l'expo a privilégié un espace attractif de couleurs acidulées et pimpantes, un univers piquant et organique dans lequel plane même des senteurs de bonbon.
© Emma Seneze
En eau douce
2023, encre, eau de ruisseau et crayon et grephite sur papier, 22 x 30 cm
Subtilement, ces espaces verniens, dans lesquels la matière minérale et végétale est reine nous invite à réviser notre premier jugement. Derrière ce joli décor édulcoré ne se cache-t-il pas la pire des oppressions ? Par certains insignifiants détails - une matière un peu trop vive, un sac en plastique posé nonchalamment, le reflet subliminal d'une image peinte sur une bâche -, nous somme invités par le biais de cette jolie fable « gastronirique ». à nous interroger sur le monde de demain et à ses choix immédiats.
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