Expo Présenter l’irreprésentable

Jean-Jacques Lebel, Enrico Baj, Roberto Crippa, Gianni Dova, Errò, Antonio Recalcati,

"Grand tableau anti-fasciste collectif", 1960 

Le regard des morts, Alain Fleischer, 1988 

Présentant des œuvres de Jean-Jacques Lebel, d’Alain Fleischer et de Danielle Schirman, l’expo nantaise Présenter l’irreprésentable questionne le visiteur sur la fonction ambiguë de l’acte de représentation à travers installations, montages vidéo, tableaux et photos.
Personnelles ou collectives, ces créations exposées au Hangar à bananes par le musée des beaux-arts de Nantes interrogent notre rapport intime à l’image, déesse à la fois capricieuse et bien indéfinissable, pouvant être à la fois source de fascination et de répulsion. Les thèmes artistiques choisis par ces trois artistes ne sont pas anodins. La sexualité, le rêve, la mort ou la guerre offrent un support de choix à ces artistes qui nous suggèrent à travers ces œuvres leur vision intime de cet « irreprésentable ».

Les Avatars de Vénus, 2007-2011, Jean-Jacques Lebel

Heureusement, l’expo évite le piège de l’hermétisme et du charabia conceptuel, proposant dans l’ensemble des œuvres fortes et variées marquées d’une réelle originalité. Ainsi, l’on pourra découvrir le travail de Jean-Jacques Lebel à travers sa vidéo installation « Les Avatars de Vénus ». Utilisant l’intéressante technique numérique du morphing, cet artiste protéiforme propose - sur un modèle proche de l’Origine du Monde de Courbet - diverses variations sur le corps féminin. Ses images s’enchaînent mêlant des représentations de l’art classique (Rubens, Cranach, Rodin) à celles de la pornographie et de la culture populaire de masse, offrant ainsi de surprenants effets visuels. Dans un autre style, Alain Fleischer interroge notre rapport à la finitude à travers son installation « Le regard des morts ». Dans une pièce obscure faiblement éclairée des rangées de paires d’yeux grands ouverts attendent le visiteur. Disposée comme dans une chambre mortuaire, cette installation laisse suggérer la disparition et la pérennité de la mémoire. 

Les hommes dans les draps, Alain Fleischer, 2014 

Egalement, l’on signalera « Les hommes dans les draps », autre subtile et mystérieuse réalisation de Fleischer. Cette vidéo de 12 mn se profile sur fond de froissement de draps et de silhouettes fantomatiques. Enfin, dans ce voyage fantasmagorique de l’irreprésentable l’on signalera l’installation vidéo Théâtre pour la main de Danielle Schirman. Issue d’un livre animé en hommage au Marquis de Sade destiné aux adultes, Théâtre pour la main se compose de divers tableaux évoquant le XVIIIe siècle libertin. Dans des décors aristocratiques, l’on peut y voir des personnages dénudés évoluant dans des mises en scène érotiques.

Située au sud de Nantes dans cette ancienne friche portuaire reconvertie en lieu festif et à proximité des18 fameux Anneaux du plasticien Daniel Buren, cette expo d’art contemporain gratuite, par ailleurs déconseillée aux enfants, vaut amplement la visite. 

 Théâtre pour la main, Danielle Schirman, 2014

Expo Présenter l’irreprésentable
Musée des beaux-arts de Nantes / HAB Galerie
Quai des Antilles - 44000 Nantes
Ouvert du mercredi au vendredi de 13 h à 18 h jusqu’à 19 h le week-end
Pendant les vacances scolaires : ouvert tous les jours de 13 h à 19 h, de 13 h à 16 h les 24 et 31 décembre
Fermé le 25 décembre et le 1er janvier
Entrée libre

jusqu’au 22 février 2015