A travers soixante-dix œuvres emblématiques, l'ouvrage La peinture nordique et ses maîtres modernes propose une fine analyse de la place prépondérante entre 1800 et 1920 de la peinture nordique dans l'histoire de l'art européen.
Critique d'art et journaliste
Frank Claustrat dans ce Beau-Livre de près de 200 pages souligne la belle modernité de cette peinture nordique, coincée entre deux siècles. Cette dernière, sans doute pour être mieux comprise, doit être replacée dans le contexte idéologique des identités nationales à fleur de peau !
Eero Järnefelt (1863-1937)
Finlandais
Paysans défrichant la terre par le brûlage (détail), 1893, huile sur toile
Helsinki, Ateneum
Souvent rebelles et visionnaires la plupart des artistes évoqués dans le livre sont méconnus en France du grand public - excepté peut être August Strindberg (1849-1912), réputé aussi pour sa carrière d'écrivain ainsi que le tourmenté peintre Edward Munch (1863-1944), dont Le déchirant Cri (1893) se révèle un des tableaux les plus connus internationalement. Chacune des oeuvres présentées s'attache à décrire le parcours esthétique de leur auteur. Et le livre de Frank Claustrat se profile d'autant plus intéressant qu'il s'attache à décrire d'une façon claire et concise autant la variété de ces parcours que ce qui fait la quintessence même de chacun de ces créateurs.
Carl Larsson (1853-1919)
Suédois
En Suède. Le Peintre de plein air, 1886, huile sur toile
Stockholm, Nationalmuseum
Par exemple l'oeuvre étrange du Finlandais
Eero Järnefelt (1863-1937) se situe entre rêve personnel et utopie nationaliste. Il n'hésite pas aussi à dénoncer le travail des journaliers, par exemple celui des enfants de Slavonie du Nord, comme dans son tableau
Paysans défrichant la terre par le brûlage (1897). Quant au Norvégien
Peder Balke (1804-1887), c'est un peintre romantique, connu pour ses effets atmosphériques comme les aurores boréales. Son cadre favori d'inspiration est la région la plus septentrionale de la Norvège, le Finmark.
Frits Thaulow (1847-1906)
Norvégien
Nocturne (l'île Saint-Louis et l'île de la Cité, Paris), 1893, huile sur panneau
collection particulière
La peinture du Suédois Carl Larsson (1853-1919) est associée dans l'inconscient patriotique à un idéal de bonheur, ou modèle suédois. Dans l'insouciant tableau En Suède. Le Peintre de plein air Larsson diffuse ce modèle de vie à la suédoise, simple et confortable dans le décor ouaté de la neige. Quant au Danois Nicola Abraham Abildgaard (1743-1809), c'est le premier représentant de la peinture romantique danoise dans sa phase néoclassique, et aussi le dernier artiste à se consacrer à la peinture d'histoire érudite.
Peder Severin Kroyer (1851-1909)
Danois
« Hip, hip, hip, hura, hura ! » (dit aussi Réunion d'artistes à Skagen),1888,
huile sur toile
Göteborg, Göteborg Konstmuseum
Le Suédois Anders Zorn (1860-1920) s’inspire, lui, des événements de la vie quotidienne et de l’atmosphère qui se dégage de ces moments. Peignant la campagne suédoise aussi bien que les paysages ou les personnes, il est, avec l’artiste Carl Larsson, le peintre le plus populaire de son pays. Nul doute qu'après le succès en 2020 au Petit Palais de l'expo L'Age d'or de la peinture danoise - 1801-1864 ce nouvel ouvrage de vulgarisation permette d'approfondir cette peinture nordique de plus en plus à la mode.
Helene Schjerfbeck (1862-1946)
Finlandaise
Autoportrait, 1912, huile sur toile
Helsinki, Ateneum
Dans l'introduction de son ouvrage Frank Claustrat nous en rappelle ainsi l'intérêt croissant :
La renommée mondiale des maîtres de la peinture nordique est un phénomène relativement récent, qui a débuté dans le dernier quart du XXe siècle grâce à de remarquables expositions.
Frank Claustrat, La peinture nordique et ses maîtres modernes - 1800-1920, Beau-Livre, relié, éditions Le Faune, 192 pages/130 illustrations, 2021
A lire :
Collectif, Italia moderna - La collection d'art moderne et contemporain du Musée de Grenoble, coédition Musée de Grenoble / in Fine éditions d'art, 96 pages/84 illustrations, 2020
Collectif, Les Amazones du Pop, catalogue d'exposition, éditions Flammarion, 160 pages, 240 x 310 mm, relié, 170 illustrations, 2020
Federico Fellini, Le Livre de mes rêves, avec un texte inédit de Daniel Pennac, éditions Flammarion, hors collection, relié, 584 pages, 450 illustrations, 2021
Gabriel Badea-Päun, Les Peintres roumains et la France (1834-1939), traduction de Philippe Louvière, éditions in fine, 200 pages, 170 illustrations, 2019
Jacques Lambert, L'antisémitisme dans le monde des arts et de la culture [1900-1945], éditions de Paris / Max Chaleil, collection : Essais et documents, 304 pages + cahier hors reste de 12 pages illustré, format : 15 x 23cm, broché sous couverture quadri, 2019
Christiane Lavaquerie-Klein, Laurence Paix-Rusterholtz, Les femmes de la Bible dans l'art, éditions du Cerf, 284 pages, 2019
Hélène Eisenberg et François Lespinasse, Peintres de la Seine, éditions des Falaises, 336 pages, 2017
David Hockney et
Martin Gayford, traducteur (
Pierre Saint-Jean),
Une histoire des images - De la grotte à l’écran d’ordinateur, éditions Solar, 360 pages/341 illustrations, 2017
http://blogdephaco.blogspot.com/2017/07/une-histoire-des-images-de-la-grotte.html#moreClaudine Humblet, Post-Minimalisme et Anti-Form : dépassement de l’esthétique minimaliste, éditions Skira, 295 pages, 2016
Christine Frérot, Fictions mexicaines, 38 témoins de l’art du XXe siècle, préface de Jaime Moreno Villarreal, 195 pages, Riveneuve éditions, 2016
Anka Muhlstein, La plume et le pinceau - L’empreinte de la peinture sur le roman au XIXe siècle, éditions Odile Jacob, 214 pages, 2016
Gérard Denizeau,
Panorama de l'Art contemporain - De Jackson Pollock à Jeff Koons, collection « Les Essentiels de l’histoire de l’Art », éditions Larousse, 96 pages, 2015
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