lundi 28 septembre 2015

Les Ménines





Inspiré du célèbre tableau de Pedro Vélasquez (1599-1660) peint en 1656, Les Ménines de Santiago Garcia (récit) et Javier Olivares (dessins) est une œuvre de fiction drôle et moderne, truffée de repères historiques et littéraires. Cette bande dessinée rend  un bel hommage à celui qui fut surnommé « le peintre des peintres » 


Depuis des siècles, « Les Ménines », qui représente la famille royale de Philippe IV d’Espagne, fascine artistes et intellectuels. D’origine espagnole, Garcia et Olivares se sont emparés de cette œuvre mystérieuse, peuplée de symboles, d’énigmatiques personnages secondaires et d’un autoportrait de Vélasquez lui-même ! De façon originale, Les Ménines abonde en digressions scénaristiques, esquissant en un savant désordre les évènement marquants de la vie de Vélasquez, réinventant le mythe du Siècle d’or par la forme tout en restant fidèle à de solides repères biographiques.

Les Ménines, Santiago Garcia & Javier Olivares

A première vue, le résultat peut sembler brouillon. Mais la surprise se profile au rendez-vous ! Tout d’abord parce que le lecteur est d’emblée agréablement projeté dans la cour d’Espagne grâce à un amusant scénario, qui mêle astucieusement Vélasquez à d’autres connexions historiques imprévues : Picasso, Foucault, Goya, Dali, Gracian… Ensuite, le graphique habilement stylisé d’Olivares - visages anguleux, tenues noires flottantes, compositions bichromes et variées - colle idéalement à un texte baroque, léger et philosophique, qui quelque part nous questionne ouvertement sur la place  de l’artiste dans la société.


Les Ménines par Santiago Garcia (récit) et Javier Olivares (dessins), éditions Futuropolis,180 pages, 2015 

Diego Vélasquez, Les Ménines (1656), huile sur toile, 318 x 276 cm, Musée du Prado




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