Dans un livre truffé d’informations l’écrivain et
ex-journaliste Jacques Lambert décortique les différentes formes de
l’antisémitisme dans le monde des arts et de la culture de la première moitié
du XXe siècle.
« L’antisémitisme ! Aucun autre phénomène humain, à l’échelle quasiment planétaire, n’a duré autant de temps, ni fait autant de victimes », prévient l’auteur dans son avant-propos. Dans un essai historique aussi passionnant que rigoureux, Jacques Lambert aborde la délicate question de l’antisémitisme dans le monde culturel et des élites intellectuelles de l’époque. Tous les secteurs culturels furent touchés par la spirale de l’antisémitisme : de la littérature à l’art, du cinéma au théâtre, du music-hall à la chanson en passant par le journalisme. Judicieusement l’auteur décrit les différentes formes de l’antisémitisme qui peuvent d'ailleurs se croiser, s’appuyant sur de nombreux extraits de la presse, en particulier celle de la période collaborationniste, entre 1940 et 1944. A côté d’auteurs très connus comme Céline, Brasillach, Rebatet, Léon Daudet, Drieu la Rochelle ou Maurras l’auteur a retrouvé des extraits d’écrits d’autres personnalités plus confidentielles (Chardonne, Vauxcelles, Camille Mauclair) mais qui ont également propagé et façonné chacun à leur manière la haine des juifs. Avec précision et honnêteté intellectuelle Lambert propose une synthèse du climat diffus d’antisémitisme qui baigne durant les trois premières décennies du XXe siècle avant d’aborder la décennie cruciale des années 40, celle des camps d’exterminations et de la tragédie de la Shoah. De la description de l’hostilité et de la méfiance vis à vis des artistes juifs des pays de l’Est (Chagall, Soutine, Kisling, Pascin…) à celle de la littérature sournoise et raciste (Le Juif Süss, Les Protocoles des Sages de Sion) en passant par l’évocation de l’exclusion des juifs dans le circuit du cinéma de La Continental, ce brillant essai de près de 300 pages nous évoque toutes les formes subtiles et grotesques que cet antisémitisme a pu engendrer. Voici par exemple un extrait d’un article du 11 octobre 1941 de Lucien Rebatet paru dans l’hebdomadaire Je suis partout à propos de la prestation de Charles Trenet dans le nouveau film de Jean Boyer La Romance de Paris : « Je n’ai pas non plus à insister sur la ressemblance excessivement fâcheuse de M. Trenet et de son jeu avec un certain nombre de clowns judéo-américains. Ressemblance fortuite ? Il se peut. Cultivée volontairement ? Cela ne fait aucun doute. M. Trenet a contribué aussi largement que possible à la judaïsation du goût français. » (page 71, chapitre La presse à venin, L'antisémitisme dans le monde des arts et de la culture [1900-1945] ).
« L’antisémitisme ! Aucun autre phénomène humain, à l’échelle quasiment planétaire, n’a duré autant de temps, ni fait autant de victimes », prévient l’auteur dans son avant-propos. Dans un essai historique aussi passionnant que rigoureux, Jacques Lambert aborde la délicate question de l’antisémitisme dans le monde culturel et des élites intellectuelles de l’époque. Tous les secteurs culturels furent touchés par la spirale de l’antisémitisme : de la littérature à l’art, du cinéma au théâtre, du music-hall à la chanson en passant par le journalisme. Judicieusement l’auteur décrit les différentes formes de l’antisémitisme qui peuvent d'ailleurs se croiser, s’appuyant sur de nombreux extraits de la presse, en particulier celle de la période collaborationniste, entre 1940 et 1944. A côté d’auteurs très connus comme Céline, Brasillach, Rebatet, Léon Daudet, Drieu la Rochelle ou Maurras l’auteur a retrouvé des extraits d’écrits d’autres personnalités plus confidentielles (Chardonne, Vauxcelles, Camille Mauclair) mais qui ont également propagé et façonné chacun à leur manière la haine des juifs. Avec précision et honnêteté intellectuelle Lambert propose une synthèse du climat diffus d’antisémitisme qui baigne durant les trois premières décennies du XXe siècle avant d’aborder la décennie cruciale des années 40, celle des camps d’exterminations et de la tragédie de la Shoah. De la description de l’hostilité et de la méfiance vis à vis des artistes juifs des pays de l’Est (Chagall, Soutine, Kisling, Pascin…) à celle de la littérature sournoise et raciste (Le Juif Süss, Les Protocoles des Sages de Sion) en passant par l’évocation de l’exclusion des juifs dans le circuit du cinéma de La Continental, ce brillant essai de près de 300 pages nous évoque toutes les formes subtiles et grotesques que cet antisémitisme a pu engendrer. Voici par exemple un extrait d’un article du 11 octobre 1941 de Lucien Rebatet paru dans l’hebdomadaire Je suis partout à propos de la prestation de Charles Trenet dans le nouveau film de Jean Boyer La Romance de Paris : « Je n’ai pas non plus à insister sur la ressemblance excessivement fâcheuse de M. Trenet et de son jeu avec un certain nombre de clowns judéo-américains. Ressemblance fortuite ? Il se peut. Cultivée volontairement ? Cela ne fait aucun doute. M. Trenet a contribué aussi largement que possible à la judaïsation du goût français. » (page 71, chapitre La presse à venin, L'antisémitisme dans le monde des arts et de la culture [1900-1945] ).
L'antisémitisme dans le monde des arts et de la culture [1900-1945], Jacques Lambert, éditions de Paris / Max Chaleil, collection : Essais et documents, 304 pages + cahier hors reste de 12 pages illustré, format : 15 x 23cm, broché sous couverture quadri, 2019
Affiche réclamant le port de l'étoile jaune (DR).
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