Au Musée du Luxembourg l’expo Les Nabis et le décor met à
l’honneur la modernité du mouvement à travers les réalisations d’artistes
majeurs dans des domaines aussi variés que la tapisserie, le
vitrail, le papier peint ou la céramique.
Inspirés par la simplification des formes et la pureté des couleurs les Nabis dans les années 1890 créèrent un nombre considérable de compositions pour affiches et vitraux, des décors de théâtre ainsi que des illustrations de livres. La copieuse expo du Musée du Luxembourg, dont le parcours s’articule autour de quatre sections, nous montre à quel point les Nabis avaient le souci de l’ornemental et l'ambition naturelle d'’unir le beau à l’intimité du quotidien. Ces Nabis furent fortement influencés par le japonisme et l’Art nouveau de leur époque.
Et l’on découvrira avec
intérêt la technique, le style et
la sensibilité de chacun de ces pionniers du décor moderne. Regroupés sous l’étrange nom
de « nabis » (prophète en hébreu et arabe) ils réunissaient des
personnalités aussi diverses que Bonnard, Vuillard, Maurice Denis, Sérusier,
Vallotton ou Ker Xavier Roussel. Avec les Nabis l’abolition de la frontière
entre beaux-arts et arts appliqués devenait une réalité promise à un bel
avenir. Par l'originalité de leurs formes fluides
renouvelées et leurs couleurs vives et futuristes les Nabis accédaient à
une modernité aussi troublante qu'inédite. Les symbolistes, dont d’ailleurs Sérusier se rapproche
par ses thématiques mystiques, avaient aussi en leur temps approché cette si troublante modernité ! Cela peut sembler paradoxal mais les sources
d’inspiration des Nabis sont également très classiques : littérature, poésie,
philosophie, religion, ésotérisme…
Entre le mouvement anglais Arts & Crafts des années 1860 et le cubisme de Picasso des années 1910, les Nabis illustrent à leur manière les éclatantes noces entre modernité et classicisme. Au fil de l’expo, l’on remarquera, notamment chez Vuillard, l’omniprésence du mobilier, des tapis et de la décoration murale. Les toiles exposées de ce peintre (Personnages dans un intérieur - L’Intimité (1896) et Personnages dans un intérieur - Le choix des livres - (1896) créent un mystérieux climat psychologique à la fois intimiste et rassurant, mais aussi étouffant et ambigu par cette façon de faire fusionner le décor aux personnages. Dans un autre genre, plus léger, l’on observera de beaux exemples cette belle modernité stylisée fin de siècle, comme dans ces boîtes à cigares décorées de femme nue de Ranson ou ces élégants projets de papier peint de Maurice Denis aux motifs variés (papillon, train).
Maurice Denis est davantage connu pour ses silhouettes fugitives de personnages
de jardins publics que l’on pourra aussi découvrir dans l’expo. (Signalons au
passage son superbe tableau allégorique L’Eternel Eté : Le Chant choral, L’Orgue,
le Quator, La Danse (1905), emprunté au Musée d’Orsay.) Par la singularité de son angle thématique et la qualité exceptionnelle des œuvres présentées, l’expo mérite vraiment le détour !
Inspirés par la simplification des formes et la pureté des couleurs les Nabis dans les années 1890 créèrent un nombre considérable de compositions pour affiches et vitraux, des décors de théâtre ainsi que des illustrations de livres. La copieuse expo du Musée du Luxembourg, dont le parcours s’articule autour de quatre sections, nous montre à quel point les Nabis avaient le souci de l’ornemental et l'ambition naturelle d'’unir le beau à l’intimité du quotidien. Ces Nabis furent fortement influencés par le japonisme et l’Art nouveau de leur époque.
© Otterlo, Kröller-Müller Museum
Maurice Denis, Avril, 1892, huile sur toile, 38 x 61,3 cm.
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Paul Sérusier, Femmes à la source, 1899, détrempe sur toile, 131 x 57,4 cm.
Entre le mouvement anglais Arts & Crafts des années 1860 et le cubisme de Picasso des années 1910, les Nabis illustrent à leur manière les éclatantes noces entre modernité et classicisme. Au fil de l’expo, l’on remarquera, notamment chez Vuillard, l’omniprésence du mobilier, des tapis et de la décoration murale. Les toiles exposées de ce peintre (Personnages dans un intérieur - L’Intimité (1896) et Personnages dans un intérieur - Le choix des livres - (1896) créent un mystérieux climat psychologique à la fois intimiste et rassurant, mais aussi étouffant et ambigu par cette façon de faire fusionner le décor aux personnages. Dans un autre genre, plus léger, l’on observera de beaux exemples cette belle modernité stylisée fin de siècle, comme dans ces boîtes à cigares décorées de femme nue de Ranson ou ces élégants projets de papier peint de Maurice Denis aux motifs variés (papillon, train).
© D. Balloud
Paul Ranson, Trois femmes à la récolte, 1895, peinture à la colle sur toile, 35 x 195 cm, St Germain En Laye, Musée départemental Maurice Denis.
Expo Les Nabis et le décor - Bonnard, Vuillard, Maurice Denis…
Musée du Luxembourg
19, rue de Vaugirard
Paris 6e
Horaires : ouvert tous les jours de de 10 h 30 à 19 h,
nocturne tous les lundis jusqu’à 22h
jusqu’au 30 juin 2019
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