lundi 18 mars 2019

La danseuse du crépuscule




Au Théâtre Le Funambule Isabelle Jeanbrau met en scène La danseuse du crépuscule de Claude Ferri-Pisani.


Auteure de romans et de pièces de théâtre (The stowaway, Cet été-là, à Socoa) Claude Ferri-Pisani distille dans ses œuvres ce climat très particulier, imprégné de tendresse, d’humour, de nostalgie mélancolique et aussi d’une certaine violence, de celle toute morale que subissent les personnages évoluant dans des situations qu’ils ne maîtrisent pas complètement. En outre, les voyages sont un thème majeur chez cette auteure. (Elle a passé son enfance et adolescence dans un petit village des Pyrénées dans les années d’avant-guerre puis a vécu avec son mari professeur d’université au Zimbabwe et en Nouvelle-Ecosse avant de se retrouver en Angleterre dans une maison du Bedforshire.)

Crédit : compagnie SIPARKA 
La danseuse du crépuscule - Théâtre Le Funambule

Entre théâtre intimiste et fable allégorique sur le temps qui passe La danseuse du crépuscule se déroule dans le climat entre chien et loup d’un dimanche d’automne dans une maison des faubourgs de Londres. Lola, le personnage principal, y attend impatiemment l’arrivée de sa fille Pakita. Face à cette attente interminable, elle est confrontée à la fois aux frasques quotidiennes d’une belle-mère aussi illuminée qu’indocile et à un certain désarroi existentiel provenant d'une célébrité ancienne de grande danseuse de flamenco en Amérique du Sud. Dans une subtile progression des personnages cocasses - un voisin scout épris de son poisson rouge, un ancien amant espagnol reconverti dans les affaires, une voisine cherchant son chat, un beau-frère exalté - apparaissent sur la scène, semblant tout droit sortir d’une nouvelle de Roald Dahl.

Crédit : compagnie SIPARKA 
La danseuse du crépuscule - Théâtre Le Funambule

Le ton de la pièce se profile  tendre et sarcastique par les dialogues, léger et surréaliste par les situations. Instinctifs et habiles, les comédiens évoluent parfaitement dans cette histoire tarabiscotée à la fois drôle et triste où la cage d’oiseau du décor et une entêtante  musique hispanisante  servent de  points de repères. On signalera la belle mise en scène fluide et inventive d’Isabelle Jeanbrau. Il y a dans cet excellent spectacle un très fort climat poétique. Par sa simplicité originale et ses contours mystérieux La danseuse du crépuscule fait songer par son mode d'écriture au réalisme magique, si cher à l'univers littéraire latino-américain.

durée : 1 h 15

La danseuse du crépuscule, une pièce de Claude Ferri-Pisani
Mise en scène : Isabelle Jeanbrau
Avec Catherine Artigala (La Vieille Dame, Sandra Woods), Martine Fontaine (Lola), Céline Lo Presti, (Laura (13 ans)/Pakita (25 ans) Clément Olivieri (Justin), Grégory Voulant (Mister Hall/Mark O'Brien)

Théâtre Le Funambule
53, rue des Saules
Paris 18e
horaires : du mercredi au samedi 19 h 30 ou 21 h (alternance d'une semaine sur l'autre), le dimanche à 16 h

jusqu'au 5 mai 2019













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