Ian Hunter, Mott The Hoople… Deux noms qui musicalement sentent bon les seventies mais finalement peu connus du grand public. Malgré tout son talent, le groupe culte Mott The Hoople (1969-1974) n’aura jamais véritablement été reconnu à sa juste valeur.
Ereintés par une presse musicale capricieuse, ils vendent relativement peu de disques mais sont populaires chez eux en Angleterre. Leur pétillant rock’n’roll, mâtiné de glam, de hard et de rock arty désoriente le grand troupeau rock. Dès 1973, Mick Ralphs, guitariste aussi discret que talentueux, quitte le navire pour Bad Company, autre supergroupe plein de feeling. Quant à Ian Hunter (chanteur et pianiste de Mott), il s’oriente vers une nouvelle direction musicale. Dès 1975, il entame une prolifique carrière solo - souvent commerciale - encore active [CD Man Overboard, 2009, New West Records]. Presque 40 ans après sa publication anglaise, cette traduction française de Diary of a rock’n’roll star nous projette donc dans une des périodes rock les plus survitaminées : le début électrique des seventies, tiraillé entre glam, prog et hard. Dans USA 1972 A travers l’Amérique avec Mott The Hoople, Ian Hunter évoque d’un ton à la fois goguenard et fataliste la fameuse tournée All The Young Dudes, titre de l’excellent disque produit début 72 par Bowie, qui les propulse en quelques mois à la célébrité.
Mott The Hoople
Le chanteur y livre là son journal de bord, consignant tout le quotidien d’un groupe en tournée : attentes dans les aéroports, bœufs magiques, concerts foireux, groupies collantes, rencontres insolites… Parfois drôle dans ses évocations - brèves et précises -, le chanteur à la chevelure féline et aux éternelles lunettes noires nous fait pénétrer avec sa belle désinvolture un peu crâneuse dans cette Amérique rock’n’roll, plutôt fofolle. Hélas, malgré certaines qualités, A travers l’Amérique avec Mott The Hoople frappe surtout par son lot de banalités. Et la lecture du carnet de route de Hunter, qui passe du coq-à-l’âne, risque fort d’ennuyer le lecteur lambda, celui qui ne s’intéresse pas forcément à cette période musicale et qui aura la juste impression de se retrouver dans une version livresque rock de La planète des singes. En outre, les portraits des personnalités musicales de l’époque - Bowie, Moon, Zappa… – apparaissent beaucoup trop concis. Malgré ces réserves, USA 1972 A travers l’Amérique avec Mott The Hoople se profile comme un document spontané sur un grand groupe méconnu, plongé dans les paillettes du star-système version USA.
USA 1972 A travers l’Amérique avec Mott The Hoople, Ian Hunter, éditions rue Fromentin, 230 pages, 2011
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