D’une certaine façon, Docteur Glas - le célèbre roman d’Hjalmar Söderberg (1869-1941) - reflète le pessimisme, l’aigreur sociale et le sentiment mélancolique de bon nombre de contemporains de l’auteur suédois tels que Zweig, Maupassant ou France. Traduite et adaptée par l’acteur américain John Paval - qui joue sur scène le Docteur Glas - et mise en scène par Hélène Darche, Docteur Glas se profile d’emblée comme une pièce cruelle et désespérée avec de forts accents réalistes et oniriques, voire romantiques. Le duo théâtral, formé par le Docteur Glas et Helga - la belle jeune femme du vieux pasteur Gregorius - évolue sur scène sur fond de frustration personnelle et d’hypocrisie sociale. C’est l’insolite rencontre d’un médecin confortablement installé dans la bourgeoisie de Stockholm et d’une femme en souffrance physique et morale (Helga) - dont il recueille toutes les confidences - qui nous est contée. Dans une mise en scène judicieusement classique et concentrée sur le texte d’Hjalmar Söderberg, le système narratif alterne subtilement entre dialogues et monologues.
La progression de leurs sentiments et l’affirmation intime de leur vision du monde nous est finement suggérée. Ainsi, Docteur Glas évoque le questionnement humaniste du médecin et sa révolte, son attachement pour la jeune femme ainsi que son hostilité à l’égard de Gregorius. Les mots de Helga nous éclairent sur la force et le désir du personnage de ne pas s’enfoncer dans le mensonge mais aussi sur sa révolte face au milieu social de Gregorius. Dans la pièce, l’accent est mis sur l’hostilité de Helga envers Gregorius, à la suite du viol et de frustrantes relations sexuelles avec son mari. L’attentive oreille du Docteur Glas le transforme en quelque sorte, d’un point de vue symbolique, en un père de substitution. Malgré ses qualités, Docteur Glas avec ses accents mélodramatiques trop appuyés et des soliloques parfois naïfs laisse sur une impression mitigée. En outre, la fin de la pièce finit de façon trop prévisible. Ayant pour cadre la Suède puritaine - et son climat religieux - du début XXe, la pièce semble aujourd’hui terriblement datée. Néanmoins, on peut apprécier l‘élégance stylistique du texte et la psychologie intuitive qui se dégage des personnages de Docteur Glas.
durée : 1 h 30
Docteur Glas, d’après le roman d’Hjalmar Söderberg
Docteur Glas - Manufacture des Abbesses
La progression de leurs sentiments et l’affirmation intime de leur vision du monde nous est finement suggérée. Ainsi, Docteur Glas évoque le questionnement humaniste du médecin et sa révolte, son attachement pour la jeune femme ainsi que son hostilité à l’égard de Gregorius. Les mots de Helga nous éclairent sur la force et le désir du personnage de ne pas s’enfoncer dans le mensonge mais aussi sur sa révolte face au milieu social de Gregorius. Dans la pièce, l’accent est mis sur l’hostilité de Helga envers Gregorius, à la suite du viol et de frustrantes relations sexuelles avec son mari. L’attentive oreille du Docteur Glas le transforme en quelque sorte, d’un point de vue symbolique, en un père de substitution. Malgré ses qualités, Docteur Glas avec ses accents mélodramatiques trop appuyés et des soliloques parfois naïfs laisse sur une impression mitigée. En outre, la fin de la pièce finit de façon trop prévisible. Ayant pour cadre la Suède puritaine - et son climat religieux - du début XXe, la pièce semble aujourd’hui terriblement datée. Néanmoins, on peut apprécier l‘élégance stylistique du texte et la psychologie intuitive qui se dégage des personnages de Docteur Glas.
durée : 1 h 30
Docteur Glas, d’après le roman d’Hjalmar Söderberg
Mise en scène : Hélène
Darche
Avec Sofia Efraimsson
et John Paval
Manufacture des
Abbesses
7, rue Véron
Paris 18e
les jeudis, vendredis,
samedi à 21 h ; dimanche à 17 h
du 22 août au 27
octobre 2013
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