Auteur-compositeur, chanteur et multi-instrumentiste Pete Jones est une personnalité attachante de la sphère prog. Deux ans après The Whispering of the World il sort A Song of Spring, un opus mélodique et accrocheur au raffinement très british.
Dernier projet en date de l'Anglais Pete Jones, Tiger Moth Tales (les Contes du Tigre des Jardins) en est sans doute le plus abouti. En tout cas, cette formation musicale, à la fois pimpante et imaginative, a de fortes chances de séduire ceux qui apprécient les atmosphères symphoniques et pastorales, proches à la fois du folk et du rock progressif, comme par exemple Jethro Tull ou Big Big Train. L'on signalera aussi que la tessiture de la voix de son leader (aveugle de naissance) se profile assez proche d'un Peter Gabriel ou d'un Phil Collins. Dès le premier titre Tiger Moth Tales nous rappelle le prog old school des seventies style Genesis/Camel comme sur « Spring Fever », titre virevoltant s'inscrivant dans la pop progressive des années 80 (style Peter Gabriel) avec des accents glam et jazzy (les cuivres). Le morceau est d'ailleurs une adaptation du célèbre thème du Printemps de Vivaldi. Quant à « Mad March Here », avec ses choeurs furtifs et ses envolées de piano à la Steely Dan c'est un titre alerte plutôt bien ficelé, qui rappelle l'atmosphère charmante et onirique des comptines anglaises, que l'on retrouvait déjà sur A trick Of The Tail, un des meilleurs opus de Genesis. L'attrait de A Song of Spring résulte en grande partie de cette juxtaposition entre de bons rythmes typiquement classic rock, l’emprunt à de nombreux instruments traditionnels et des parties vocales particulièrement élaborées. Et à travers ces 8 titres Tiger Moth Tales parvient à dépasser le simple exercice nostalgique d'un bon prog labellisé 70, Pete Jones sachant cultiver son propre style et proposant de nombreuses trouvailles musicales. A Song of Spring se profile donc une très agréable brochette de titres diversifiés. L'on passe de la ballade apaisante au raffinement pastoral de « The Light » au style aventureux et hypnotique très dark de « Dance Til Death », inspiré par le Sacre du printemps de Stravinsky. L'on navigue entre un rock racé aux couleurs de Led Zeppelin ( « Rapa Nui ») à une mélodie étincelante ( « The Goddess And The Green Man ») avec piano élégant et légères parties de guitare acoustique. Porté par un vrai feeling et par une curiosité musicale rare ce nostalgique A Song of Spring signe le grand retour intimiste de Pete Jones dans le rock progressif !A Song of Spring, Tiger Moth Tales, White Knight Records, UK, 2022
Pete Jones
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