lundi 30 mai 2016

Jacques-Emile Blanche, portraitiste de la Belle Epoque


A l’occasion de l’expo éponyme à Deauville, l’ouvrage Jacques-Emile Blanche, portraitiste de la Belle Epoque rend hommage à ce talentueux peintre (1861-1942), auteur sensible d’une galerie impressionnante de portraits du Tout-Paris littéraire, politique et artistique.

Tout semblait destiner ce fils et petit-fils de célèbres médecins aliénistes à une carrière artistique et mondaine : indétrônable vogue du portrait chez la haute bourgeoisie du XIXe siècle, proximité de sa famille avec l’élite culturelle de son époque - à 13 ans il côtoie les ateliers de Manet et de Fantin-Latour puis en 1881 celui de Gervex ! - et insatiable curiosité intellectuelle. Outre sa vocation de peintre, Jacques-Emile Blanche fut critique, romancier, mémorialiste. Egalement, il se passionna pour la musique avant-gardiste de son époque (Debussy, Wagner, Stravinsky).


André Gide au Café Maure de l'Exposition universelle de 1900, 1901, 
huile sur toile, 160 x 221 cm
Rouen, musée des Beaux-Arts 
 © Musées de la ville de Rouen / Photographie C. Lancien / C. Loisel


Agréable à la lecture et Illustré d’une quarantaine de reproductions d’œuvres de l’artiste - issues pour la plupart du musée des Beaux Arts de Rouen -, le livre Jacques-Emile Blanche, portraitiste de la Belle Epoque se profile d’autant plus intéressant qu’il est émaillé de nombreux commentaires de l’artiste sur ses prestigieux modèles. Inscrivant son art du portrait dans un cadre dépassant les complaisances mondaines, Blanche aura subtilement « croqué » les personnalités littéraires et artistiques de son époque - Mallarmé, Proust, Gide, Claudel, de Ochoa, Darthy, Jammes, de Noailles, Cocteau, Montherlant, Radiguet… - dressant subtilement un portrait psychologique vivant et percutant de toute une société au tournant des XIXe-XXe siècles. Comme l’écrit justement Sylvain Amic (p.15) dans le chapitre « De l’art du portrait et de la divination » : 
Au-delà de la célébration d’un certain « génie français », cette réunion de portraits est également une ode à la clairvoyance de son auteur. Elle dessine, en creux, un véritable autoportrait.

Jacques-Emile Blanche, portraitiste de la Belle Epoque, ouvrage collectif, éditions des Falaises, 96 pages, 44 reproductions d’œuvres, 2016

A signaler :
 expo Jacques-Emile Blanche, portraitiste de la Belle Epoque au Point de Vue de Deauville
jusqu'au 18 septembre 2016

Marcel Proust, 1892
huile sur toile, 73,5 x 60,5 cm
Paris, musée d'Orsay
© RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski





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