Deux ans après
Space Invader (2014), l’ex-guitariste de
Kiss Ace Frehley sort un nouvel opus intitulé
Origins Vol.1, revisitant subtilement à travers 12 titres des chansons emblématiques du classic rock (
Cream, Led Zeppelin,
Jimi Hendrix,
The Rolling Stones...).
Dans l’univers plutôt conventionnel du hard-rock, que ce soit en solo ou au sein de la formation américaine Kiss, Ace Frehley, guitariste particulièrement doué et inventif, a toujours su insuffler à ses compositions heavy un certain raffinement pop et mélodique (« Shock Me ») ou une touche agréablement funky (« New York Groove »). Dans ce disque frais et alerte de reprises, Frehley dépoussière tous ces classiques, distillant avec beaucoup de feeling son rock plombé dans le style élégant et rapide qui l’a fait connaître. Dès l’excellent premier titre (le « White Room » du groupe Cream) Frehley nous séduit par une virtuosité naturelle et de nombreuses trouvailles rythmiques.
Ace Frehley
Chantant également sur la plupart des titres de
Origins Vol.1, l’Américain s’est entouré de nombreux invités comme
Slash (à la guitare) dans une tonique reprise du « Emerald » de
Thin Lizzy ou l’ex-
Runaways Lita Ford (chant, guitare) dans une réinterprétation du « Wild Thing » des
The Troogs qui sans être déplaisante se révèle pourtant un peu démonstrative. A la fois varié, distractif et racé, ce nouvel opus semble refléter avant tout une synthèse nostalgique des goûts d’un
Frehley, qui, à 65 ans, puise sélectivement son inspiration musicale dans la nostalgie des sixties et seventies. Il reprend « Till The End Of The Day », un vieux titre de 1965 - au parfum très sixties - du groupe anglais
The Kinks ainsi que le « Bring It On Home » du 2e opus de
Led Zeppelin, remuant heavy blues chanté par
Scot Coogan, dont la voix rappelle immédiatement celle de
Robert Plant. Plutôt qu’une énième reprise du « Born To Be Wild »,
Frehley a choisi de reprendre le titre « Magic Carpet Ride » de l’oublié
Steppenwolf, l’étoffant habilement d’énergiques parties vocales et de tempos variés lorgnant vers le pop-glam et le rock’n’roll. Morceau puissant et inspiré, propulsé par un duo épique chant/guitares, « Street Fighting Man » constitue un bel hommage à l’univers de
Jimi Hendrix. Pour le célèbre hit « Fire And Water » de
Free,
Frehley a retrouvé son ancien collègue de
Kiss, Paul Stanley (au chant). Par son feeling et sa décontraction toute californienne, « Fire And Water » se révèle un des meilleurs titres de l’opus. Enfin trois titres de
Kiss figurent dans
Origins Vol.1. Ecrits et composés par
Frehley, « Parasite » et « Cold Gin » figurent parmi les titres les plus convaincants de la longue - et discutable - discographie de
Kiss, et le guitariste yankee nous offre là un bel exemple de virtuosité sur ces deux reprises. En revanche, celle de « Rock And Roll Hell », chanson écrite par
Gene Simmons, se révèle comme dans la version originale assez convenue. Au final,
Frehley crée la surprise dans cet exercice périlleux qui caractérise tout disque de reprises. S’inscrivant à la fois dans la variété des climats et dans une remarquable maîtrise des sonorités,
Ace Frehley avec
Origins Vol.1 convainc par sa parfaite aisance à la guitare (et au chant).
Origins Vol.1, Ace Frehley, Steamhammer / SPV Records, Allemagne, 2016
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