Deux ans après Ceremony, Anna von Hausswolff sort un nouvel opus (9 titres) intitulé The Miraculous. Avec ce 3e CD, la chanteuse-auteure-compositrice suédoise poursuit son cheminement musical à travers d’agréables rivages, lorgnant vers l’ambient, le prog et le classique.
Originaire de Gothenburg, Anna von Hausswolff puise son inspiration dans le folklore scandinave. Emaillant souvent ses textes de référence littéraires ou ésotériques (la nature, la mort…), l’interprète cultive une solide image gothique, sachant éviter - heureusement - les lourdeurs du genre, du romantisme gentillet au metal atmosphérique. Par sa dimension fluide et mystique, sa démarche artistique peut s’apparenter à celle de la Lisa Gerrard de Twillight Kingdom (2014) par le côté à la fois sombre et aérien qu’elle impulse à sa musique.
Egalement claviériste, la Suédoise enrobe ses compositions au romantisme gothique d’un chant cristallin et un peu voilé qui n’est pas sans rappeler la voix limpide d’Annie Haslam (Renaissance). Enregistrées dans une église, les parties d’orgues donnent la tonalité générale d’un album tout enrobé de guitares vagabondes, de claviers discrets et de chuchotements percussifs. D’emblée un climat space à la Vangelis attend l’auditeur sur le 1er titre. « Discovery » charme avec un crescendo orgue Hammond/percussions bien ficelé. Et le morceau s’achève sur des parties vocales très floydiennes. Dans « The hope only of empty men », le phrasé balbutiant de von Hausswolff rappelle le timbre harmonieux de Nico du Velvet Underground. Par sa tournure progressive neo-classique, « Pomperipossa » lorgne vers l’univers de Renaissance (pour la musique) et évoque Annie Haslam (pour le chant). Aves ses percussions fébriles et ses rythmes brisés de guitares, « Come wander with me/Deliverance » se profile comme le titre le plus expérimental. C’est un bien curieux titre qui flirte avec le heavy metal avec des sonorités à la King Crimson plaquées sur des parties vocales style Kate Bush/Loreena McKennitt ! Egalement, on signalera « Stranger », jolie mélodie sur fond d’orgue Hammond et de guitare acoustique ainsi que le titre éponyme « The Miraculous » (10 minutes), sans doute le titre le plus « sépulcral » avec ses boucles d’orgues et ses halos de voix. Au final, malgré quelques longueurs, un disque atmosphérique à l’originalité certaine !
Anna von Hausswolff, The Miraculous, Pomperipossa Records, Suède, 2015
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