En dix courts portraits, l’écrivain et essayiste Michel Ragon s’est attelé à une tâche originale : évoquer la disgrâce de personnages connus (écrivains, peintres, politiciens…) et leur déclin moral concomitant, ce dernier allant souvent de pair avec l’approche labyrinthique de la vieillesse.
L’écrivain nous relate une histoire insolite de personnalités variées qui au sommet de leur pouvoir perdent tout du jour au lendemain, tel le Joueur de Dostoïevski. Ainsi, un échec politique entraîne prématurément Clemenceau et Lamartine dans une retraite solitaire, le premier se retirant dans une maisonnette perdue en haut d’une falaise ; le second, à l’écart du monde dans un château ténébreux. Le Norvégien Knut Hamsun et l’Américain Ezra Pound, romanciers célèbres, doivent payer leur connivence avec les sirènes maléfiques du IIIe Reich. Tous deux sont internés dans une unité psychiatrique et finissent leur vie dans l’opprobre. Quant à l’argent, ou plutôt l’excès d’argent, il fait basculer les destins de Dumas père et de Françoise Sagan. Leurs innombrables dettes les plongent dans une méchante solitude, qui côtoie la souffrance physique. L’exil de Courbet en Suisse, à la suite de ses sympathies communardes, le précipite dans un alcoolisme aigu. L’auteur évoque également le déclin de personnalités aussi différentes que celles du philosophe Descartes, de la chanteuse Fréhel ou du révolutionnaire russe Kropotkine. Ragon possède ce talent particulier : en quelques pages finement assaisonnées, il propose une synthèse de l’échec, personnel et social, de chacun d’eux, détectant subtilement le moment où la machine humaine s’enraye, où le grain de vie devenu fou bascule en tragique destin.
L’écrivain nous relate une histoire insolite de personnalités variées qui au sommet de leur pouvoir perdent tout du jour au lendemain, tel le Joueur de Dostoïevski. Ainsi, un échec politique entraîne prématurément Clemenceau et Lamartine dans une retraite solitaire, le premier se retirant dans une maisonnette perdue en haut d’une falaise ; le second, à l’écart du monde dans un château ténébreux. Le Norvégien Knut Hamsun et l’Américain Ezra Pound, romanciers célèbres, doivent payer leur connivence avec les sirènes maléfiques du IIIe Reich. Tous deux sont internés dans une unité psychiatrique et finissent leur vie dans l’opprobre. Quant à l’argent, ou plutôt l’excès d’argent, il fait basculer les destins de Dumas père et de Françoise Sagan. Leurs innombrables dettes les plongent dans une méchante solitude, qui côtoie la souffrance physique. L’exil de Courbet en Suisse, à la suite de ses sympathies communardes, le précipite dans un alcoolisme aigu. L’auteur évoque également le déclin de personnalités aussi différentes que celles du philosophe Descartes, de la chanteuse Fréhel ou du révolutionnaire russe Kropotkine. Ragon possède ce talent particulier : en quelques pages finement assaisonnées, il propose une synthèse de l’échec, personnel et social, de chacun d’eux, détectant subtilement le moment où la machine humaine s’enraye, où le grain de vie devenu fou bascule en tragique destin.
Michel Ragon, Ils se croyaient illustres et immortels, éditions Albin Michel, 153 pages, 2011
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