Qui était Steve McQueen, ce mythe hollywoodien des années 60 et 70, coincé entre Charles Bronson et Clint Eastwood ? Dans une passionnante biographie - qui se lit comme un roman - Michael Munn, écrivain et acteur, tente de percer le mystère d’une personnalité complexe, à la fois généreuse et rebelle, séductrice et nihiliste.
L’ouvrage est d’autant plus intéressant que l’auteur, également publiciste à Hollywood, a souvent côtoyé le célèbre acteur. En 1970, alors que Steve McQueen connaît une phase dépressive, il recueille ses confidences chez Sam Peckinpah, qui les héberge dans sa villa anglaise. Le passé douloureux de Bullitt, voilà une de ces balafres que l’on traîne à vie. Avant d’aborder ce « monde merveilleux » du cinéma, le biographe suit à la trace un enfant rebelle puis un adolescent teigneux. Mc Queen aura connu la totale : les taudis de l’Amérique, le père absent, la mère, semi-prostituée et battue, les tabassages de son beau-père, les fugues, les gangs de rues et le dressage de la California Junior Boys Republic de Chino (centre pour enfants indisciplinés). Il y a quand même quelques moments de répits comme l’heureux séjour chez l’oncle Paul, où il apprend la chasse, sympathise avec un cochon (!) et conduit des camions (!!) D’où un portrait sans concession, à la fois chronologique et intime, s’attachant à souligner l’entrée brutale dans la vie d’un homme multiforme plutôt destroy : petit délinquant, proxo occasionnel, marin déserteur, puis jeune acteur insolent, débutant au théâtre, enfin attiré par le cinéma plus par hasard que par vocation.
L’ouvrage est d’autant plus intéressant que l’auteur, également publiciste à Hollywood, a souvent côtoyé le célèbre acteur. En 1970, alors que Steve McQueen connaît une phase dépressive, il recueille ses confidences chez Sam Peckinpah, qui les héberge dans sa villa anglaise. Le passé douloureux de Bullitt, voilà une de ces balafres que l’on traîne à vie. Avant d’aborder ce « monde merveilleux » du cinéma, le biographe suit à la trace un enfant rebelle puis un adolescent teigneux. Mc Queen aura connu la totale : les taudis de l’Amérique, le père absent, la mère, semi-prostituée et battue, les tabassages de son beau-père, les fugues, les gangs de rues et le dressage de la California Junior Boys Republic de Chino (centre pour enfants indisciplinés). Il y a quand même quelques moments de répits comme l’heureux séjour chez l’oncle Paul, où il apprend la chasse, sympathise avec un cochon (!) et conduit des camions (!!) D’où un portrait sans concession, à la fois chronologique et intime, s’attachant à souligner l’entrée brutale dans la vie d’un homme multiforme plutôt destroy : petit délinquant, proxo occasionnel, marin déserteur, puis jeune acteur insolent, débutant au théâtre, enfin attiré par le cinéma plus par hasard que par vocation.
Steve McQueen
Les nombreux entretiens et conversations de réalisateurs et de proches de la star - Richard Attenborough, Sam Peckinpah, James Coburn, James Gardner … - étoffent les propos du biographe. Les classiques, comme Les Sept Mercenaires, La Grande Evasion, Bullitt, Papillon, L’Affaire Thomas Crown, La Tour infernale et Le Chasseur, sont prétexte à de savoureuses anecdotes. Les relations tumultueuses avec ses trois compagnes et les rapports houleux de McQuen avec le Tout-Hollywood font également l’objet d’étonnantes révélations. Et l’on y voit défiler beaucoup de beau monde : Nathalie Wood, Frank Sinatra, Yul Brynner, Don Gordon, James Coburn, Sam Peckinpam, Faye Dunaway, Ali MacGraw… Entre tournages de films, randonnées de loup solitaire à moto, drogue et alcool, the « King of Cool » va engloutir très vite la vie, trop... Il meurt à l’âge de 50 ans. Fasciné par son personnage mais lucide sur l’homme, Munn ne nous cache donc rien des travers de ce Steve McQueen impulsif, cabotin, violent, mégalo à tendance paranoïde, tout en décelant sous le masque l’être foncièrement bon. Dans l'intuition de cet homme perpétuellement en fuite, le biographe réussit à retranscrire ce tragique - et mince filet - entre l’homme et son personnage, qui se transforme en destin cinématographique.
En 1977, pressentant sa mort, ce Josh Randall, qui voulait vivre plus selon sa fantaisie qu’Au nom de la loi, aurait confié à Munn :
« Je n’ai plus que quelques années à vivre et j’ai passé toute ma vie à brasser du vent. Il faut que je me calme avant que tout soit terminé. »
Michael Munn, Steve McQueen, éditions nouveau monde, 320 pages, 2011
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