lundi 1 avril 2024

Evolution, le nouvel opus de Sheryl Crow


5 ans après Threads, Sheryl Crow sort Evolution, un opus qui par sa production et sa qualité musicale  s'inscrit parfaitement dans la lignée de ses précédents succès. 
C'est déjà le 11e opus de Sheryl Crow, icône de la musique américaine. Depuis près de trois décennies, la chanteuse du Missouri promène sa voix délicieusement bluesy sur des tempos pop, folk, rock et country. Autrice-compositrice et  multi-instrumentiste, l'ancienne choriste -  Michael Jackson, Joe Cocker, Rod Steward et Don Henley - a su imposer   un style alerte et mélodique. Et depuis Tuesday Night Music Club (1993) dans lequel figurait le single  « Leaving Las Vegas »,  elle se ballade  subtilement entre climats pop FM et musique américaine aux puissantes racines. Produit par Mike Elizondo, le disque comprend neuf titres et séduit  par son mélange, alternant entre chansons très rythmées (« Love life  », « Broken record  ») et morceaux plus lents et atmosphériques (« Evolution », «Waiting the wings »). Titre tonique  et soft rock, « Alarm clock » a des accents stoniens.  Le chant énergique et sensuel de Crow sur cette chanson n'est pas sans rappeler les accents glam-rock de Joan Jett sur « Crimson and Clover ». Quant à « Do it again  », dont les parties vocales rappellent  celles de Deborah Harry  (Blondie), c'est un  morceaux efficace et entraînant aux atmosphères folk et country-rock.  « Love life », dont l'implacable crescendo guitare/batterie/claviers sonne très seventies, se révèle un excellent exercice de soul chaloupée dans laquelle l'Américaine place sa voix, quelque part entre Tamla Motown et Curtis Mayfield [chanteur et compositeur de soul, moins connu en France que Marvin Gaye]. 

 Sheryl Crow

Quant à    « Evolution », qui traite de l'impact de l'intelligence artificielle sur la condition humaine, c'est une chanson qui instaure un climat plus méditatif. Porté par le chant et la guitare acoustique de Crow c'est un  morceau  un peu floydien dont les accents  psychédéliques s'accordent à l'interrogation douloureuse et chargée d'espoir du texte :
We can create, we can destroy
We can feel pain, we can feel joy
We can plant seeds and watch love grow
We can feel love 'cause it's written in the humankind
Autres titres introspectifs, les ballades « Where ? » et  « Don't walk away »  peuvent rappeler,  par l'orchestration fantomatique et leurs tonalités vocales brumeuses  la Tori Amos de la période Scarlet's Walk /The Beekeeper. Quant à « Waiting the wings » au tempo  West Coat, c'est une ballade accrocheuse lorgnant vers le folk et les harmonies californiennes chères à Poco et aux Eagles.      Enfin, l'on signalera   « Broken record  », chanson simple aux rythmes vintage   (percussions, claviers) rappelant la pop britannique, légère et élégante, des sixties (The Kinks, The Shadows)  ou les Nouveaux Romantiques des  eighties (Spandau Ballet, Culture Club). L'on signalera aussi la sympathique reprise de « Digging in the Dirt  » (dans l'édition de luxe), chanson de 1992 de Peter Gabriel que Crow reprend avec l'ex-chanteur de Genesis, lui-même. Au final, l'on recommandera  Evolution pour  sa production impeccable et la variété de ses climats. Avec talent et authenticité   Sheryl Crow s'inscrit dans une formule  pop rock  rafraîchissante et  inusable !  

Evolution, Sheryl Crow, Universal, The Valoy Music Group, USA, 2024








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