Belgique, Bruxelles, Gare de Bruxelles-Midi, 1981
© Harry Gruyaert/Magnum Photos
Né en 1941 à Anvers Harry Gruyaert n'a cessé pendant sa longue carrière de parcourir le monde pour immortaliser dans ses photographies la lumière et les couleurs particulières des lieux qu'il traverse. Ses fréquents voyages en Egypte, en Inde, au Maroc ou aux Etats-Unis comme reporter lui ont permis de perfectionner sa technique des paysages urbains, maritimes ou ruraux, produisant des images d'une éclatante beauté que rehausse encore sa maîtrise de la composition et du cadrage.
Maroc, Ouazazate, 1986
© Harry Gruyaert/Magnum Photos
Réunissant pour la première fois 80 tirages d'époque réalisés de 1974 à 1996 (selon le procédé Cibachrome, qui se distingue par la netteté de l'image), l'intéressante expo du Bal nous procure un vibrant témoignage de la force expressive de ces photos magnifiées à la fois par la couleur et leur pouvoir suggestif. Il y a dans le travail de Gruyaert, inspiré aussi bien par le cinéma de Michelangelo Antonioni que par la peinture classique flamande ou l'univers d'Edward Hopper un aspect à la fois pictural et cinématographique.
Irlande, Comté de Kerry, 1983
© Harry Gruyaert/Magnum Photos
C'est sans doute une des raisons du mystère et de la puissance narrative entourant ces photos non retouchées : elles dégagent un sentiment de suspension, un peu comme si juste avant ou après il s'était passé quelque chose d'important, nous donnant le sentiment que le photographe, éternel pêcheur ou chasseur d'images, était là au bon moment. Des artistes aussi différents que Cartier-Bresson, Doisneau, Eggleston, Meyerowitz nous laissent aussi sur une semblable impression.
Belgique, Boom, 1988
© Harry Gruyaert/Magnum Photos
Sans chichis, sans mise en scène, la photographie du Belge, aujourd'hui âgé de 82 ans, pétrifie les lieux, jouant subtilement entre l'espace et son occupant, quelque part entre travail documentaire et réalisme magique. Comme l'écrit justement Richard Nonas : « Ce sont des images du monde qui s'enracine dans les objets de tous les jours et qui se dérobe à notre approche ».
Egypte, Al Qarnah, Vallée des Rois, 1987
© Harry Gruyaert/Magnum Photos
Bien que la couleur de ses photos soit souvent éclatante elles évacuent le pittoresque et l'exotique, tout en insuflant une énergie à la fois sensuelle et formelle. Quant aux gens représentés, ils sont souvent photographiés de dos ou n'apparaissent que sous la forme parcellaire de parties du corps rappelant un peu l'approche ironique et intimiste d'un Elliott Erwitt.
URSS, Moscou, 1989
© Harry Gruyaert/Magnum Photos
A travers ce lot de 80 tirages l'expo Harry Gruyaert - La part des choses nous promène donc à travers les nombreux pays visités par le photographe. De l'Egypte nocturne des lieux de vie au raffinement sculptural de couleurs éclatantes du Maroc, de la vision espiègle de petites villes belges provinciales aux grands espaces américains, Harry Gruyaert nous convie à travers cette expo à appréhender le monde sous sa forme la plus physique et la plus changeante.
Belgique, Anvers Carnaval, 1992
© Harry Gruyaert/Magnum Photos
Comme le dit si bien l'artiste à propos de cet étrange acte de procréation-fusion-célébration : « Faire une photo, c’est à la fois chercher un contact et le refuser, être en même temps le plus là et le moins là ».
Expo Harry Gruyaert - La part des choses
Le Bal
6, Impasse de la Défense
Paris 18e
Paris 18e
horaires : mercredi 12 h-20 h (nocturne), jeudi (12 h-19 h), vendredi, samedi, dimanche (12 h-19 h)
Fermeture le lundi et mardi
Fermeture le lundi et mardi
jusqu'au 24 septembre 2023
Etats-Unis, Banlieue de Las Vegas, 1982
© Harry Gruyaert/Magnum Photos
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