installation au pavillon central du Palais social (2015)
escalier (aile gauche du Palais social) (2015)
Entrepôt, immeuble, bureau, usine, hôpital, abattoir, chapelle, bidonville, château… Artiste nomade et imprévisible, Georges Rousse investit de nombreux lieux en France et à l’étranger. C’est dans le fameux Familistère de Guise, vaste ensemble de bâtiments à la belle architecture en brique - dans lequel fut expérimenté au XIXe siècle l’ambitieux projet social de phalanstère de l’industriel philanthrope Jean-Baptiste André Godin (1817-1888) - que l’on peut découvrir, outre sa monumentale installation au pavillon central du Palais social, des aquarelles et un important ensemble d’œuvres de Rousse, produites en 2014 et 2015 au Familistère et à La Grenouillère à Montreuil-sur-Mer.
Par leur mystère géométrique et leur spiritualité diffuse, les créations de ce plasticien photographe réputé - né en 1947 à Paris - échappent aux classifications. Entre peinture, architecture et jeux d’optique, l’œuvre de Rousse se nourrit d’un processus long et complexe. Evoluant entre modernité et poésie urbaine, l’artiste séduit avant tout par sa capacité à construire un « véritable décor » éphémère. Friand de trompe-l’œil, d’anamorphose, de géométrie et de jeux d’écriture, Rousse travaille inlassablement sur la forme, la matière et la couleur. Immortalisées par ses photos de grand format, ses installations nous interrogent sur la beauté fugitive de l’image, sur la réalité et l’illusion de ces espaces prêts à être détruits ou réhabilités.
Ainsi, le parcours photographique d’Utopia nous renseigne sur sa façon d’investir les lieux mêmes du Familistère de Guise. Dans l’aile gauche [actuellement en cours de restauration], le plasticien a réinterprété d’anciennes petites pièces et chambres encombrées de papier peint suranné et de linoléum rétros, y inscrivant à la peinture des formes géométriques simples avec la mention UTOPIA. Le côté merveilleux et dérisoire de ces espaces a visiblement inspiré l'artiste. Et dans ces lieux l'on est d'emblée projeté dans un étrange univers artistique entre éphémère et permanence qui laisse - par exemple - sur une impression semblable à celle que l'on peut ressentir devant l'expressivité nostalgique des affiches lacérées d’un peintre comme Jacques Villeglé. Au final, l’expo Utopia offre l’opportunité de découvrir l'insolite modernité de l’œuvre poétique de Georges Rousse.
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