Modena,1973, Luigi Ghirri
CSAC, Università di Parma. © Succession Luigi Ghirri
Le Musée du Jeu de Paume consacre une intéressante expo à Luigi Ghirri (1943-1992), centrée sur son travail photographique des années 70.
Par ses thématiques les photos de Luigi Ghirri semblent constamment nous ramener à une époque charnière, à la fois lointaine et récente, celle justement (les seventies), qui vit exploser les loisirs de masse, les villes et leurs bizarreries urbanistiques, la pop culture, la pub à chaque coin de rue ou encore le parfum nostalgique de la photographie à portée de tous.
Lui-même résuma ses goûts et orientations stylistiques en une formule définitive qui lui ressemble bien :« Je m’intéresse à l’architecture éphémère, à l’univers de la province, aux objets considérés comme de mauvais goût, kitsch, mais qui, pour moi, ne l’ont jamais été, aux objets chargés de désirs, de rêves, de souvenirs collectifs […] fenêtres, miroirs, étoiles, palmiers, atlas, globes, livres, musées et êtres humains vus par l’image. » Il y a dans le travail minutieux de Ghirri quelque chose de l'ethnologue urbain fasciné par la nostalgie passagère. Le photographe italien a décortiqué l'Italie de son époque, posé un regard direct sur la pleine société de consommation à travers l'essor du tourisme, de l'habitat et des loisirs.
Mais au-delà de l'aspect purement sociologique de son oeuvre il y a comme beaucoup de ses confrères une réflexion certaine sur l'image et sa suggestivité même. On classe souvent Ghirri du côté des photographes américains (Eggleston, Lee Friedlander, Walker Evans). Mais aussi ses influences puisent largement dans le cinéma italien, notamment le néoréalisme de De Sica et de Rossellini. L'on remarquera lors de la visite au Jeu de Paume que les photos de Ghirri sont exclusivement en couleurs.
« Mes photographies sont en couleurs parce que le monde réel n’est pas en noir et blanc et parce que les pellicules et les papiers pour la photographie en couleurs ont été inventés », écrivait ironiquement le photographe à une époque où la photographie couleur était considérée avec méfiance dans les milieux artistiques traditionnels car trop assimilée à la photographie commerciale. L'expo nous entraîne dans un bien curieux voyage en couleurs à travers quatorze séries thématiques parmi lesquelles les maisons et jardins de banlieue, les images publicitaires modernes, les détails cartographiques d’un atlas ou encore l’univers fictif des parcs d’attractions. En scrutant infiniment les personnes au travers des images le travail photographique de Ghirri se révèle aussi atypique que passionnant!
Expo Luigi Ghirri - Cartes et territoires
Jeu de Paume
1, place de la Concorde
Paris 8e
horaires : tous les jours (sauf lundi) : 11 h-19 h, nocturne le mardi jusqu'à 21 h
jusqu'au 2 juin 2019
Eredi di Luigi GhirriLuigi Ghirri, Rimini, 1977, C-Print, 17,8 x 27 cm.
Lui-même résuma ses goûts et orientations stylistiques en une formule définitive qui lui ressemble bien :« Je m’intéresse à l’architecture éphémère, à l’univers de la province, aux objets considérés comme de mauvais goût, kitsch, mais qui, pour moi, ne l’ont jamais été, aux objets chargés de désirs, de rêves, de souvenirs collectifs […] fenêtres, miroirs, étoiles, palmiers, atlas, globes, livres, musées et êtres humains vus par l’image. » Il y a dans le travail minutieux de Ghirri quelque chose de l'ethnologue urbain fasciné par la nostalgie passagère. Le photographe italien a décortiqué l'Italie de son époque, posé un regard direct sur la pleine société de consommation à travers l'essor du tourisme, de l'habitat et des loisirs.
Collection privée. Courtesy Matthew Marks Gallery. © Succession Luigi Ghirri
Luigi Ghirri, Salzburg, 1977.
Mais au-delà de l'aspect purement sociologique de son oeuvre il y a comme beaucoup de ses confrères une réflexion certaine sur l'image et sa suggestivité même. On classe souvent Ghirri du côté des photographes américains (Eggleston, Lee Friedlander, Walker Evans). Mais aussi ses influences puisent largement dans le cinéma italien, notamment le néoréalisme de De Sica et de Rossellini. L'on remarquera lors de la visite au Jeu de Paume que les photos de Ghirri sont exclusivement en couleurs.
CSAC, Università di Parma. © Succession Luigi Ghirri
Luigi Ghirri, Engelberg, 1972.
« Mes photographies sont en couleurs parce que le monde réel n’est pas en noir et blanc et parce que les pellicules et les papiers pour la photographie en couleurs ont été inventés », écrivait ironiquement le photographe à une époque où la photographie couleur était considérée avec méfiance dans les milieux artistiques traditionnels car trop assimilée à la photographie commerciale. L'expo nous entraîne dans un bien curieux voyage en couleurs à travers quatorze séries thématiques parmi lesquelles les maisons et jardins de banlieue, les images publicitaires modernes, les détails cartographiques d’un atlas ou encore l’univers fictif des parcs d’attractions. En scrutant infiniment les personnes au travers des images le travail photographique de Ghirri se révèle aussi atypique que passionnant!
Expo Luigi Ghirri - Cartes et territoires
Jeu de Paume
1, place de la Concorde
Paris 8e
horaires : tous les jours (sauf lundi) : 11 h-19 h, nocturne le mardi jusqu'à 21 h
jusqu'au 2 juin 2019
Bologne, 1973 (série Diaframma 11, 1/125, luce naturale) LUIGI GHIRRI
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