Augustin Rouart (1907-1997)
Autoportrait au pinceau, 1944
Tempera sur toile - 35 x 27 cm
Paris, Petit Palais,
Musée des Beaux-arts de la Ville de Paris
Photo : Philippe Fuzeau
Augustin Rouart (1907-1997)
Lagrimas y penas, 1943
Huile sur toile - 51 x 66 cm
Paris, Petit Palais (don sous réserve d’usufruit)
Musée des Beaux-arts de la Ville de Paris
Photo : Philippe Fuzeau
La majorité est due à son père, Augustin (1907-1997). Le musée parisien du Petit Palais a mis donc cet ensemble inédit en valeur, l’enrichissant de pastels et tableaux signés Berthe Morisot, Degas ou encore Renoir. L’aventure artistique des Rouart mérite d'être évoquée car elle sert à la fois de fil conducteur de l'expo et constitue à la fois un puissant document intimiste et un témoignage pictural unique sur les XIXe-XXe siècles. Cette dynastie commence avec Henri. Élève de Corot et de Millet, il exposera avec les impressionnistes et son ami Degas. Parallèlement, ce polytechnicien et industriel se constitue tout au long de sa vie une collection impressionnante.
Augustin Rouart (1907-1997)
Le Nageur, 1943
Tempera sur carton - 37 x 59 cm
Paris, Petit Palais (don sous réserve d’usufruit)
Musée des Beaux-arts de la Ville de Paris
Photo : Philippe Fuzeau
Il reçoit, dans son hôtel particulier rue de Lisbonne à Paris, nombre d’artistes, peintres, musiciens, écrivains, initiant un réseau dans lequel les liens amicaux et familiaux vont se croiser. Son fils Ernest sera l’époux de Julie, fille de Berthe Morisot et nièce d’Edouard Manet. Unique élève de Degas, il copie notamment avec le maître au Louvre le tableau de Mantegna, La Sagesse des vices, présentée dans l’exposition. Egalement petit-fils d’Henri, Augustin est le père de l’académicien Jean-Marie Rouart que l’on retrouve enfant sur nombre de tableaux. Excepté auprès de purs cénacles artistiques Augustin Rouart reste inconnu du grand public.
Augustin Rouart (1907-1997)
Les Faneuses, 1942
Tempera sur carton - 26 x 45 cm
Paris, Petit Palais (don sous réserve d’usufruit)
Musée des Beaux-arts de la Ville de Paris
Ce néoimpressionniste vaut pourtant d'être découvert car c'est un peintre complexe et brillant, qui excelle à la fois dans la composition du portrait mais aussi du paysage et de la nature morte. Pour le définir l'historien d'art Bruno Foucart a une jolie formule : « C'est un moderne des années trente qui aspire à la réconciliation du classicisme et de la modernité ». Sa première période fait songer aux Nabis, notamment à Valloton. Plus tardivement, il a réalisé des œuvres fort différentes, notamment des paysages qui rappellent certains néoréalistes américains comme Fairfield Porter. Parmi ses œuvres les plus emblématiques, l'on découvrira au Petit Palais Le Nageur et Le Petit Pêcheur démontrant son intérêt pictural à la fois pour le style art déco et pour l’univers des estampes japonaises.
Augustin Rouart (1907-1997)
Le Petit Pêcheur, 1943
Tempera sur toile - 54,9 x 38,1 cm
Paris, Petit Palais (don sous réserve d’usufruit)
Musée des Beaux-arts de la Ville de Paris
Photo : Philippe Fuzeau
Quant à Lagrimas y penas, qui met en scène l’épouse du peintre, le tableau se distingue par ses qualités chromatiques et l’étonnant raccourci de la figure couchée sur le ventre. Ces caractéristiques ne sont pas sans évoquer Paul Gauguin ou Félix Vallotton. Enfin pour ceux qui veulent en connaître davantage l'on signalera un intéressant récit publié par Jean-Marie Rouart, sous le titre Une jeunesse à l’ombre de la lumière (éditions Gallimard, collection « Folio », 2002) qui évoque cette fascinante dynastie de peintres et de mécènes, dont son père Augustin Rouart dont Jean-Marie Rouart confiait récemment à un quotidien* : « Mon père était le contraire de moi. Il avait une maladresse sociale, un peu sauvage, ombrageux. Il voulait mener une vie d’artiste sans devenir un toutou académique. »
* Le Parisien, 5 mai 2021
Expo Augustin Rouart - La peinture en héritage
Petit Palais
Avenue Winston Churchill
Paris 8e
horaires : du mardi au dimanche de 10 h à 18 h, fermé le lundi
jusqu'au 10 octobre 2021
Exposition gratuite présentée au sein des collections permanentes
Entrée libre
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