lundi 24 mai 2021

Expo Peintres femmes, 1780-1830, naissance d'un combat



Au Musée du Luxembourg l'intéressante expo  Peintres femmes, 1780-1830, naissance d'un combat  s'attache à décrire l'effervescence esthétique et sociétale d'une des périodes les plus riches de l'art français. L'histoire de l'art a immortalisé quelques peintres femmes comme Marguerite Gérard ou Elisabeth-Louise Vigée Le Brun. Pourtant, la plupart des peintres féminins de cette période sont passées aux oubliettes de l'histoire et bien peu sont encore connues aujourd'hui. 

Marie-Gabrielle Capet
L'atelier de Madame Vincent en 1800
1808
huile sur toile
69 x 83,5 cm
Munich, Bayerishe
Staatsgemäldesammlungen, Neue Pinakothek,Leihgabe des PinakotheksVereins
© BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / image BStGS

Evitant le piège de rattacher cette histoire méconnue à une question d'identité purement féminine les concepteurs de cette expo inédite  ont choisi de montrer à la fois la grande diversité de style de ces artistes et leur environnement intime et social. Depuis 1791, les femmes  exposaient de plus en plus lors des salons du Louvre, rivalisant avec les hommes pour remporter des prix et se distinguant dans tous les genres, y compris dans le plus noble d'entre eux de l'époque : la peinture d'histoire.

Elisabeth Louise Vigée Le Brun
Autoportrait de l'artiste peignant le portrait de l'impératrice Maria Féodorovna 
1800
huile sur toile
78,5 x 68 cm 
Saint-Pétersbourg, musée d'Etat de l'Ermitage
© Saint-Pétersbourg, Musée d'Etat de l'Ermitage

En outre, ces femmes représentaient une part importante du marché de l'art, notamment dans le domaine du portrait. En effet dès les années 1780 émergèrent des portraitistes réputées comme Elisabeth-Louise Vigée Le Brun (1755-1842) ou Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803). Cette dernière, aujourd'hui oubliée, fut une peintre engagée, qui lutta pour l'accès à l'éducation artistique des femmes. Elle forma même à son domicile un atelier de jeunes femmes. D'autres peintres encore moins connues aujourd'hui ponctuent le parcours de l'expo. Parmi elles figure  Jeanne Philiberte Ledoux (1767-1840), élève de Jean-Baptiste Greuze, qui, après le genre maniéré et allégorique de son maître, adopta un style plus simple et intimiste. 

Aimée Brune
Une jeune fille à genoux
1839
huile sur toile
116 x 69 cm
Ville d'Orléans, musée des Beaux-Arts
© Orléans, Musée des Beaux-Arts
© Christophe Camus

Quant à Marie-Joséphine-Angélique Mongez (1775-1855), une élève de David, elle fut une figure connue de la scène artistique de l'époque, persistant durant toute sa carrière à présenter des tableaux d'histoire de grande dimension. (Elle se maria en 1793 à un proche de David, Antoine Mongez, archéologue et numismate.) Marie-Victoire Lemoine (1754-1820), elle, peignit d'innombrables portraits. Elle s'illustra aussi dans les miniatures et les scènes de genre. Au final cette expo novatrice permet de faire découvrir au visiteur plus de 35 peintres méconnues voire inconnues du grand public. Rappelons que toutes ces artistes néanmoins connurent à leur époque un vif succès et une reconnaissance institutionnelle !

Hortense Haudebourt-Lescot
Le Jeu de la main chaude
1812
huile sur toile
75 x 100 cm
Paris-La-Défense, dépôt du Centre national des Arts plastiques, achat en 1813, auprès du musée des Beaux-Arts de Tours depuis le 10 février 1942
© Domaine public / Cnap / crédit photo : Yves Chenot


Expo Peintres femmes, 1780-1830, naissance d'un combat
Musée du Luxembourg
19, rue Vaugirard
Paris 6e
horaires : du lundi au dimanche de 10 h 30 à 19 h





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