lundi 11 septembre 2017

Jeanne Moreau - Le tourbillon d’une vie 1928-2017


Fruit d’une enquête de plusieurs années, Jeanne Moreau - Le tourbillon d’une vie 1928-2017 de Marianne Gray raconte sur près de sept décennies l’étonnant parcours d’une star de cinéma célèbre mais méconnue.


Sans doute, le fait que Marianne Gray - journaliste spécialisée dans le cinéma - ait interviewé pour les besoins de son livre de très nombreux proches de Jeanne Moreau ainsi que la principale intéressée contribue à donner à cette biographie un caractère à la fois intime, exhaustif, cinéphilique et très vivant. « Intellectuelle et sensuelle, moderne et classique, insoumise et respectée, Moreau aura jusqu’au bout absorbé et reflété son époque », constate [p.301] l’auteure d’origine sud-africaine. L’ouvrage se profile d’autant plus intéressant qu’il évoque la vie de l’actrice tout en suivant - au plus près - sa carrière cinématographique [qui comprend près de 130 films]. Discrète sur sa vie privée - mariée deux fois et mère d’un fils, Jérôme - cette icône de la Nouvelle Vague tourna avec les plus grands (Bunuel, Truffaut, Losey, Antonioni, Malle ou Welles) mais aussi dans bon nombre de navets. De ses débuts au théâtre - au Conservatoire et à la Comédie-Française - à ses films cultes, en passant par ses expériences dans la chanson et ses collaborations à la télévision, Gray dresse un portrait à la fois foisonnant et éloquent d’une actrice atypique et mystérieuse. Multipliant à l’envi les rôles et doté d’un physique passe-partout mais dégageant un grand magnétisme, elle séduit tout autant le grand public que les réalisateurs les plus en vogue. Moreau aura joué des rôles diversifiés toute sa vie : simple ingénue dans Pigalle-Saint Germain-des-Prés (Berthomieu), sex-symbol dans Les Amants (Malle), épouse blasée dans Moderato Cantabile (Brooks) ou encore meurtrière dans La Mariée était en noir (Truffaut). Même si elle a tourné dans bon nombre de films de divertissement populaire, l’image de l’actrice reste attachée à celui du cinéma d’auteur le plus exigeant des années 60, ainsi dans des classiques comme La Notte d’Antonioni, Ascenseur pour l’Echafaud de Malle, Jules et Jim de Truffaut ou encore Le Journal d’une Femme de Chambre de Bunuel. Après s’être penchée exhaustivement - dans un livre de près de 300 pages - sur la femme et son parcours cinématographique, Gray conclut :
« Toujours libre de ses choix, Jeanne Moreau s’est moquée des étiquettes et s’en portait plutôt bien. Seule la tiédeur lui était insoutenable. »

Marianne Gray, Jeanne Moreau - Le tourbillon d’une vie 1928-2017, traduit de l’anglais par Odile Demange, éditions nouveau monde, collection « Cinéma », édition définitive, 320 pages, 2017

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