lundi 16 novembre 2015

Expo Lucien Clergue - Les premiers albums


Paysages de Camargue, nus de la mer, tauromachie, gitans ou enfants déguisés en saltimbanques…     A travers certains thèmes clés du photographe récemment disparu, le Grand Palais rend hommage à l’exceptionnel talent de Lucien Clergue (1934-2014).

Au-delà de leur réalisme poétique et de leur beauté stylisée, les photos noir et blanc du célèbre Arlésien nous enveloppent d’une mélancolie indéfinissable.

Lucien ClergueLa Grande Parade, Arles, 1955
tirage vintage 49,7 x 39,5 cm © Atelier Lucien Clergue

Ruines, cimetières, animaux morts, végétation bizarre ; gitans fêtards à la mine solitaire ou corps superbes aux visages inconnus : l’univers de Lucien Clergue est imprégné par une étrange distanciation. Le parcours thématique de l’expo ainsi que de nombreuses vidéos d'interviews  relatant les confidences d’intimes ainsi que ceux du principal intéressé nous permet de mieux appréhender la vie de Clergue - marquée par des drames familiaux et un amour précoce pour l’art de la photo - ainsi que son univers artistique.

Lucien ClergueNu de la mer, Camargue, 1956
tirage moderne argentique 60 x 50 cm © Atelier Lucien Clergue

Au début des années 50, Clergue fit la rencontre décisive de Picasso et de Cocteau. Egalement, dans son cercle amical figuraient Manitas de Plata, Saint-John Perse ou Tournier - avec qui il fonda en 1968 le célèbre festival international de photographie d’Arles. Au Grand Palais, l’on découvrira ses premiers nus dans les vagues, enveloppés comme dans un décor mythologique. Dans un autre genre, l’on signalera sa série d’animaux à la poésie mortifère ; comme fossilisés, ils nous interrogent sur le côté éphémère de la vie et sa traçabilité.

Lucien Clergue, Raie échouée (détail), Camargue, 1965
tirage vintage 49,6 x 60 cm © Atelier Lucien Clergue © Succession Picasso 2015

Egalement, l’on signalera la célèbre série sur les gitans. A une époque où ce n’était guère à la mode, Clergue tenta de capter l’essence de l’identité gitane à travers leurs visages et leurs fêtes. L’on notera aussi la théâtralité un peu baroque qui se dégage des photos d’enfants déguisés en saltimbanques, rappelant un peu l’univers pictural du cirque, cher à Picasso. Au final, une très belle exposition qui laisse percer la sensualité mélancolique qui imprègne tant les photos de  Clergue !

Expo Lucien Clergue - Les premiers albums
Grand Palais
galeries nationales (entrée galerie sud-est)
avenue Winston Churchill
Paris 8e
horaires : du jeudi au lundi de 10 h à 20 h, mercredi de 10 h à 22 h, fermé le mardi

jusqu’au 15 février 2016

Lucien Clergue, photographié le 6 juillet 2004 à Arles - Dominique Faget AFP

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