Pièce de Harold Pinter (1930-2008), acteur et auteur dramatique anglais, L'Amant (1962) d'emblée nous fait pénétrer dans un univers sans utopie, proche du théâtre de l'absurde, dans lequel mots et sentiments se bousculent, sans joie ni colère, comme prisonniers de l'Inutile.
Avec L'Amant, l'auteur célèbre de La Chambre (1957) nous convie théâtralement à la découverte d'un couple (Richard et Sarah). L'habile mise en scène d'Alexandra Dadier nous suggère à la fois le désarroi (fugitif) et la joie (légère) des deux personnages. Evoluant dans une scénographie sobre, délimitée par un encombrant pot de fleurs et le grand drap rouge (de la honte), Richard et Sarah nous apparaissent comme entraînés, malgré eux, dans une conversation/explication sans fin d'où un ton tantôt goguenard, tantôt voilé de mélancolie donnant à la pièce son climat particulier. Toute leur conversation tourne autour de deux fantômes : celui de la "maîtresse- pute" de Richard et celui de l'amant de Sarah, personnage indéterminé qui se rend à l'heure du thé - chaque après-midi - dans la villa du couple.
A la routine du travail de Richard semble correspondre l'ennui de la vie quotidienne de Sarah. (Même la villa coquette - et sa campagne riante - souvent évoquée dans la narration semble une source supplémentaire d'ennui chez ce couple.) Leur dialogue mollement acerbe - ou monologues (?!) - , nous introduit dans deux histoires réécrites en permanence par les protagonistes. Les deux comédiens Laurent Schteiner (Richard) et Fabienne Alice Dubois (Sarah) interprètent avec un talent tout intuitif ce couple, véritable laboratoire expérimental, dans lequel bouillonne une cocotte minute de maux/mots/sentiments. Au final, le langage théâtral pintérien si particulier - silences, allusions verbales -, tout imprégné d'harcèlement soft en milieu bourgeois, se profile convaincant dans cette adaptation de L’Amant. En tout cas, la pièce reflète parfaitement le tranquille pessimisme qui caractérise les pièces de Pinter, qui a écrit, faisant d'une certaine façon encore plus fort qu'un Ionesco :
Je crois qu'au lieu d'une incapacité quelconque de communiquer, il y a chez chacun de nous un mouvement intérieur délibéré pour esquiver la communication.
Avec L'Amant, l'auteur célèbre de La Chambre (1957) nous convie théâtralement à la découverte d'un couple (Richard et Sarah). L'habile mise en scène d'Alexandra Dadier nous suggère à la fois le désarroi (fugitif) et la joie (légère) des deux personnages. Evoluant dans une scénographie sobre, délimitée par un encombrant pot de fleurs et le grand drap rouge (de la honte), Richard et Sarah nous apparaissent comme entraînés, malgré eux, dans une conversation/explication sans fin d'où un ton tantôt goguenard, tantôt voilé de mélancolie donnant à la pièce son climat particulier. Toute leur conversation tourne autour de deux fantômes : celui de la "maîtresse- pute" de Richard et celui de l'amant de Sarah, personnage indéterminé qui se rend à l'heure du thé - chaque après-midi - dans la villa du couple.
L'Amant
Fabienne Alice Dubois (Sarah) et Laurent Schteiner (Richard)
photo © Maud Lambert
Je crois qu'au lieu d'une incapacité quelconque de communiquer, il y a chez chacun de nous un mouvement intérieur délibéré pour esquiver la communication.
L’Amant
L’Amant, de Harold Pinter
Mise en scène : Alexandra Dadier
Théâtre de l’Aktéon
11, rue du Général Blaise
75011 Paris
les vendredis et samedis à 21 h 30
du 30 mars au 2 juin 2012
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