Avec Tout le monde veut vivre, le dramaturge israélien Hanokh Levin (1943-1999), dont le théâtre comprend une cinquantaine de pièces, nous offre une oeuvre drôle et terrible, à la sinuosité toute existentielle. Le titre même de cette comédie tragique- habilement mise en scène par Amélie Porteu de la Morandière et Vincent Menjou-Cortès - nous met dans le bain.
Loufoque et délicieusement tordue, l’histoire de Tout le monde veut vivre est bien à l’image du théâtre à miroirs de l’auteur de Reine de la salle de bains (1970) : un tyrannique comte (Pozna) – interprété par Menjou-Cortès –reçoit une nuit la visite de l’Ange de la Mort. Pozna parvient, par une manipulation, à obtenir un sursis de trois jours. Il doit trouver une personne qui accepte de prendre sa place. Il mourra s’il échoue… Menjou-Cortès, très convaincant, se glisse dans l’obscur habit de Pozna, personnage à la fois naïf, cynique et odieux, qui cherche inlassablement la bonne âme ou plutôt « le pigeon » qui prendra sa place…
Dans un premier temps, sans succès, il tente de dénicher son « remplaçant » auprès de vagabonds. Puis le rythme narratif de Tout le monde veut vivre s’accélère lorsque Pozna cherche dans son entourage quelqu’un qui le relaye. Il teste sa femme (Poznabella), son esclave (Bamba), son vieux père, sa vieille mère. Mais chacun, malgré ses malheurs, a de bonnes raisons pour ne pas mourir prématurément. Cette confrontation cocasse et tragique de Pozna avec la réalité la plus crue donne tout le sel à la pièce de Levin. Et l’incertitude psychologique pesant sur le penchant sacrificiel de Poznabella constitue l’une des grandes mécaniques jubilatoires de Tout le monde veut vivre. Une originale scénographie, des lumières et costumes surprenants et une malicieuse vidéographie contribuent au mystère de la pièce.
Loufoque et délicieusement tordue, l’histoire de Tout le monde veut vivre est bien à l’image du théâtre à miroirs de l’auteur de Reine de la salle de bains (1970) : un tyrannique comte (Pozna) – interprété par Menjou-Cortès –reçoit une nuit la visite de l’Ange de la Mort. Pozna parvient, par une manipulation, à obtenir un sursis de trois jours. Il doit trouver une personne qui accepte de prendre sa place. Il mourra s’il échoue… Menjou-Cortès, très convaincant, se glisse dans l’obscur habit de Pozna, personnage à la fois naïf, cynique et odieux, qui cherche inlassablement la bonne âme ou plutôt « le pigeon » qui prendra sa place…
photo : Nikhil Bhowmick Vincent Menjou-Cortès (le Comte Pozna)
Tout le monde veut vivre
Baignant dans un climat à la fois délirant et ouvert à tous les questionnements (sexuel, social, philosophique), Tout le monde veut vivre vaut le déplacement !
photo : Nikhil Bhowmick
India Hair (Poznabella, la femme de Pozna)
Tout le monde veut vivre
durée : 1 h 40
du 6 janvier au 12 février 2012
Tout le monde veut vivre, de Hanokh Levin, mise en scène : Amélie Porteu de la Morandière et Vincent Menjou-Cortès
Théâtre de Belleville
94, rue du faubourg du temple – 75011 Paris
du mardi au samedi à 21 h, dimanche à 18 h 30 – relâche les lundis
J'ai bien aimé cette pièce...dans ce nouveau Théâtre de Belleville ...
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