Le Peintre II (Le Peintre et son modèle II) / Der Maier II (Maier und Model II), 1923
Huile sur toile
85,5 x 130,5 cm
Saint Louis Art Museum, Saint-Louis, Bequest of Morton D.May
© Fondation Oskar Kokoschka / Adagp, Paris 2022
Copieuse et chronologique cette rétrospective rassemble 150 oeuvres dont 75 tableaux majeurs, dessins, lithographies, affiches, documents et photographies rares. Sans doute, et les premières salles du parcours de l'expo viennent nous le rappeler, l'oeuvre de l'Autrichien, notamment dans ses portraits, est marquée par un expressionnisme tourmenté. Soulignée par les déformations de la ligne et par des couleurs épaisses et rauques l'expression des visages dégage à la fois une puissance picturale inquiétante et subjective.
Oskar Kokoschka
Gitta Wallerstein, 1921
Huile sur toile
85 x 60 cm
Dresde, Albertinum / Galerie Neue Meister, Staatliche Kunstsammlungen Dresden
Acquis en 2914 de la collection Willy Hahn avec l'aide du Ernst von Siemens Kunststiftung et du Kulturstiftung der Länder
Photo © BPK, Berlin, Dist, RMN-Grand Palais / Eike Estel / Hans-Peter Klut
© Fondation Oskar Kokoschka / Adagp, Paris 2022
Cette façon de peindre perturbera d'ailleurs bon nombre de ses commanditaires modèles, dont l'un, furieux, le psychiatre Auguste Forel - dont le portrait est exposé au MAM - refusera même son portrait. Si Kokoschka représente de manière radicale les états d'âme de ses modèles il excelle aussi dans les autres genres : paysages, allégories politiques, animaux... L'expo Oskar Kokoschka - Un fauve consacre notamment une large part à ses tableaux satiriques, inspirés à la fois par l'histoire, la mythologie et les scènes populaires.
Oskar Kokoschka
Paysage des Dolomites, Tre Croci : Dolomitenlandschaft, The Croci, 1913
Huile sur toile
79,5 x 120,3 cm
Leopold Museum, Vienne
© Fondation Oskar Kokoschka / Adagp, Paris 2022
On y croise par exemple Hitler et Mussolini dans le délirant et surréaliste tableau L'Oeuf rouge / Das rote (1940-41) ! En 1938, il s'exilera à la suite de son engagement contre le pouvoir nazi.Un an plus tôt les nazis avaient exposé ses oeuvres dans leur expo consacrée aux artiste dégénérés. Avec un certain humour glacial Kokoschka leur répondra la même année par un autoportrait intitulé Artiste dégénéré (exposé au MAM), où on le voit bras croisés et regard défiant le régime.
Oskar Kokoschka
L'Oeuf rouge / Dasrote Ei, 1940-1941
Huile sur toile
61 x 76 cm
National Gallery, Prague
© Fondation Oskar Kokoschka / Adagp, Paris 2022
Kokoschka était sans doute ce que l’on appellerait aujourd’hui un artiste touche-à-tout. Il écrivait des pièces de théâtre et des contes, réalisait des décors de théâtre et des mosaïques pour les églises. S'il était avant tout peintre et doit sa célébrité à ses portraits il a aussi excellé dans d'autres domaines artistiques. L'on découvrira ainsi dans le parcours bon nombre de ses réalisations graphiques ainsi que des affiches, souvent satiriques, qui reflètent son évolution stylistique et ses préoccupations personnelles et poétiques.
Oskar Kokoschka
Le joueur de transe (Ernst Reinhold) De Trancespieler (Ernst Reinhold), 1909
Huile sur toile
81 x 65 cm
Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles/ photoJ. Geleyns
© Fondation Oskar Kokoschka / Adagp, Paris 2022
Dans le passage intitulé Oskar Kokoschka : la fascination de la violence et la quête du sacré au début de l'Expressionnisme autrichien* Ana Maria Binet et Gérard Peylet proposent une intéressante piste de réflexion, analysant ainsi cette oeuvre si particulière :
Oskar Kokoschka
Anschluss - Alice au pays des merveilles / Anschluss - Alice im Wunderland, 1942
Huile sur toile
65,5 x 73,6 cm
Wiener Städtische Versicherung AG - Vienna Insurance Group
en prêt permanent au Leopold Muséum, Vienne
© Fondation Oskar Kokoschka / Adagp, Paris 2022
Chez Oskar Kokoschka, la violence est présente sur plusieurs plans, celui de l’émotionnel, de l’esthétique et du social. L’un s’imbrique parfaitement dans l’autre et montre, que la violence peut apparaître comme une stratégie artistique d’affirmation et de positionnement. Elle semble dans son caractère fascinant, hypnotique, correspondre à une quête du sacré, non réalisée à travers une recherche analytique mais à travers un vécu.
* Ana Maria Binet et Gérard Peylet, Violence et sacré, Presses universitaires de Bordeaux, 320 pages, 2012
Expo Oskar Kokoschka - Un fauve à Vienne
Musée d’Art Moderne de Paris
11 Avenue du Président Wilson
Paris 16e
jusqu'au 12 février 2022
* Ana Maria Binet et Gérard Peylet, Violence et sacré, Presses universitaires de Bordeaux, 320 pages, 2012
Expo Oskar Kokoschka - Un fauve à Vienne
Musée d’Art Moderne de Paris
11 Avenue du Président Wilson
Paris 16e
jusqu'au 12 février 2022
Oskar Kokoschka en 1963
© Erling Mandelmann
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