Formé en 2002 le groupe canadien
House of not sort
Evergone & The Immaculate Spectacular, un 4e opus mélodique et puissant, aux influences floydiennes, surfant entre space, néo-prog et ambiances jazzy.
Emblématique du rock progressif canadien, quelque part entre
Innerspace et
Existence, la formation originaire de Toronto nous propose un disque à la fois touffu (18 titres, 1 h 15) et raffiné, fidèle à la tradition de ses concept albums, inaugurée dès son premier CD
[The Walk about of A. Nexter Niode :
Part 1 Off the Path, 2002]. Pour leur nouveau disque les trois membres de
House of not ont invité une dizaine d’invités, et l’ensemble d’
Evergone & The Immaculate Spectacular reflète cette grande diversité de climats, tant pour la musique que pour les parties vocales. A travers les compositions mélodiques l’on devine certaines influences, comme
Pink Floyd,
Roger Waters (solo),
Porcupine Tree, Alan Parson ou
Marillion. Très accrocheur le 1er titre « Come On In » annonce la couleur avec ses éruptions solaires de guitare et ses harmonies space sur tempo long dans une ambiance style
The Wall. Chanson bucolique « It’s my nature » et son sitar électrique prolonge cette ambiance post-
Beatles. Quant à « Kill The Buddha », le morceau le plus long du CD, il lorgne à la fois vers le prog symphonique et des ambiances psychédéliques moites style
The Doors,
Velvet Underground et
Pink Floyd. Si l’opus se révèle consistant voire par moments très accrocheur, il souffre sans doute d’un nombre trop important de titres.
House of not
Certains morceaux comme « Fate » et « Take Me Away » sonnent un peu trop floydiens. En fait à part « Come On In » les meilleurs morceaux de l’opus sont sans doute ceux tournés vers la musique noire populaire américaine, comme le tonique « Yet We Remain » marqué par la puissante voix jazzy de
Dione Taylor et par d'irrésistibles cascades de chœurs soul. Tout cela rappelle d'ailleurs un peu les rythmes syncopés de l'oublié
Curtis Mayfield ou le
Stevie Wonder de la période
Superstition/
Innervisions. Riches en piano-voix et en chœurs mélodiques, alertes et orchestrés des titres comme « Goodbye Goodbye Hello » ou « Behind The Curve » ont toute la séduction seventies d’un
Chicago de la grande époque. On signalera aussi l’excellent titre éponyme « Evergone & The Immaculate Spectacular » pour ses envolées de guitare, ses chœurs inspirés et pour le timbre particulier de
Dee Brown, proche de
Bonnie Tyler. Pour cet opus
House of not n’hésite pas à s’orienter vers des contours prog jazz (« So Sorry ») sur fond de de guitares discrètes et de claviers chatoyants. Dans
Evergone & The Immaculée Spectacular les parties vocales se profilent souvent très convaincantes avec des ambiances subtilement gospel. Au final
House of not nous propose un disque peut être inégal mais de grande qualité, orientant son savoir-faire sur des ambiances tantôt jazzy, tantôt space. Selon ses goûts, l'amateur éclairé de rock devrait y trouver son compte !
Evergone & The Immaculate Spectacular, House of not, Autoproduction, Canada, 2019
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