lundi 24 juin 2019

Evergone & The Immaculate Spectacular, le nouvel opus de House of not




Formé en 2002 le groupe canadien House of not sort Evergone & The Immaculate Spectacular, un 4e opus mélodique et puissant, aux influences floydiennes, surfant entre space, néo-prog et ambiances jazzy.



Emblématique du rock progressif canadien, quelque part entre Innerspace et Existence, la formation originaire de Toronto nous propose un disque à la fois touffu (18 titres, 1 h 15) et raffiné, fidèle à la tradition de ses concept albums, inaugurée dès son premier CD [The Walk about of A. Nexter Niode :Part 1 Off the Path, 2002]. Pour leur nouveau disque les trois membres de House of not ont invité une dizaine d’invités, et l’ensemble d’Evergone & The Immaculate Spectacular reflète cette grande diversité de climats, tant pour la musique que pour les parties vocales. A travers les compositions mélodiques l’on devine certaines influences, comme Pink Floyd, Roger Waters (solo), Porcupine Tree, Alan Parson ou Marillion. Très accrocheur le 1er titre « Come On In » annonce la couleur avec ses éruptions solaires de guitare et ses harmonies space sur tempo long dans une ambiance style The Wall. Chanson bucolique « It’s my nature » et son sitar électrique prolonge cette ambiance post-Beatles.  Quant à « Kill The Buddha », le morceau le plus long du CD, il lorgne à la fois vers le prog symphonique et des ambiances psychédéliques moites  style The Doors, Velvet Underground et Pink Floyd. Si l’opus se révèle consistant voire par moments très accrocheur, il souffre sans doute d’un nombre trop important de titres.

House of not

Certains morceaux comme « Fate » et « Take Me Away » sonnent un peu trop floydiens. En fait à part « Come On In » les meilleurs morceaux de l’opus sont sans doute ceux  tournés vers la musique noire populaire américaine, comme le tonique « Yet We Remain » marqué par la puissante voix jazzy de Dione Taylor et par d'irrésistibles cascades de chœurs soul. Tout cela rappelle d'ailleurs un peu les rythmes syncopés de l'oublié Curtis Mayfield ou le Stevie Wonder de la  période Superstition/Innervisions. Riches en piano-voix et en chœurs mélodiques, alertes et orchestrés des titres comme « Goodbye Goodbye Hello » ou « Behind The Curve » ont toute la séduction seventies d’un Chicago de la grande époque. On signalera aussi  l’excellent titre éponyme « Evergone & The Immaculate Spectacular » pour ses envolées de guitare, ses chœurs inspirés et pour le timbre particulier de Dee Brown, proche de Bonnie Tyler. Pour cet opus House of not n’hésite pas à s’orienter vers des contours prog jazz (« So Sorry ») sur fond de de guitares discrètes et de claviers chatoyants. Dans Evergone & The Immaculée Spectacular les parties vocales se profilent souvent très convaincantes avec des ambiances subtilement gospel. Au final House of not nous propose un disque peut être inégal mais de grande qualité, orientant son savoir-faire sur des ambiances tantôt jazzy, tantôt space. Selon ses goûts,  l'amateur éclairé de rock  devrait y trouver son compte !

Evergone & The Immaculate Spectacular, House of not, Autoproduction, Canada, 2019







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