lundi 6 février 2017

Expo « Black Dancing » - Emmanuel Saulnier



Emmanuel Saulnier, Bul de nuit, 2013 Photo : Steeve Bauras.
© ADAGP, Paris 2016
                   
Dans le cadre de la saison « En toute chose » l’artiste français Emmanuel Saulnier - né en 1952 - présente au Palais de Tokyo ses réalisations poétiques à la sensualité froide et mystérieuse.

L’expo « Black Dancing » nous invite à découvrir anciennes et nouvelles créations d’un artiste essentiellement sculpteur. La fascination d’Emmanuel Saulnier pour la matière (verre ou bois) se laisse facilement deviner. Ses oeuvres semblent puiser leur énergie dans un désir constant de renouveler l’apparence des choses en leur octroyant une nouvelle peau, comme par l’intermédiaire de ces innombrables bouts de bois recueillis en forêt et qui jalonnent le parcours de la plus grande salle. Tel un alchimiste des temps modernes, Saulnier les a cuits, puis les a enduits d’un mélange spécial d’encre de Chine. Disséminés sur le sol et sur les murs, ces bois créent au bout du compte un sacré « effet bœuf ». Et leur agencement subtilement virevoltant intrigue nos sens, offrant matière à méditation sur ce curieux panthéisme aux relents de parures de cervidés et de déambulations forestières.


Emmanuel Saulnier, Black Dancing, 2016
Photo © Steeve Bauras
© ADAGP, Paris 2016

Pour son climat tellurique et son étrange poésie spatiale, cette « matière » habilement mise en scène rappelle parfois le travail de l’artiste plasticien allemand Anselm Kiefer. Ces réalisations au goût de minéral, de cendre, de végétal et de forêt brûlée explorent des thèmes similaires : absence, présence, germination, mémoire collective… Dans un autre espace, le visiteur pourra sentir sous ses pieds toute la lourde énergie de blocs d’asphalte brisé formant un intéressant contraste avec les effets de luminosité aux murs. L’historienne d’art Doris von Drathen a d’ailleurs relevé l’importance du fait lumineux et des présences corporelles au sein de la création de Saulnier. Emblématique, son œuvre Rester-Résister (1994) laisse découvrir 73 grandes lames de verre face au paysage du lieu de mémoire de Vaissieux-en-Vercors. En constante transformation, zigzaguant entre le clair et l’obscur, les réalisations d’Emmanuel Saulnier nous questionnent sans charabia sur  l'énigme de la nature.


Expo « Black Dancing » - Emmanuel Saulnier
Palais de Tokyo
13, avenue du Président Wilson
Paris 16e
horaires : de midi à minuit tous les jours, sauf le mardi

jusqu’au 8 mai 2017










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire