lundi 8 juin 2015

Expo Henry Darger 1892-1973

Jeunes Rebbonnas Dortheréens. Blengins. Iles Catherine. Femelles. L’un à queue fouetteuse, 
crayon graphite, aquarelle, gouache et encre noire sur papier vélin, 46.7 x 60.7 cm
©  Eric Emo / Musée d’Art Moderne / Roger-Viollet
©  2015 Kiyoko Lerner /ADAGP, Paris

Portrait d’Henry Darger par David Berglund
© David Berglund Estate

Actuellement l’on peut voir au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris une exposition consacrée à l’Américain Henry Darger (1892-1973), créateur d’un curieux monde pictural mêlant imaginaire, récit historique et culture populaire. A la suite d’un don de 45 œuvres de la succession Darger, le visiteur peut  découvrir un vibrant témoignage d’une des plus étranges créations introspectives d’art brut du XXe siècle.

En effet, Darger consacra la plus grande partie de sa vie à écrire secrètement un roman de plus de      15 000 pages. Il retranscrit son récit fleuve dans d’étranges peintures figuratives dont les héroïnes se nommaient les Vivian Girls. L’œuvre de Darger baigne généralement dans un climat trouble et apocalyptique, proche de la science-fiction, parfois poétique et parsemé d’insolites motifs : dragons, drapeaux, généraux de guerre, fillettes blondes, créatures hybrides, tempêtes, cartes topographiques…

à Mc Calls Run Coller Junction une Vivian Girl sauve des enfants étranglés par un phénomène de forme effroyable, reports au papier carbone,
 crayon graphite, aquarelle, gouache et collages sur papier vélin, 48 x 61 cm
© Eric Emo / Musée d’Art Moderne / Roger-Viollet
© 2015 Kiyoko Lerner /ADAGP, Paris


 Orphelin de mère, abandonné par son père dans un foyer pour déficients mentaux où il subit de mauvais traitements, le rapport entre l’œuvre et l’enfance de cet artiste marginal reste encore aujourd’hui bien mystérieux. Darger était un solitaire. Il résidait à Chicago, vivant de modestes emplois dans des hôpitaux et passant son temps libre - souvent la nuit - à élaborer son grand œuvre. C’est juste quelques mois avant sa mort que le propriétaire de son logement - le photographe Nathan Lerner - découvrit fortuitement par l’entremise d’un voisin ses fameux albums de peinture. (Après sa disparition, Lerner entreprit de faire connaître l’œuvre de son surdoué locataire.) Mystérieuse et ambiguë, l’œuvre de Darger se profile riche en symboles sexuels et guerriers. Et sans doute dans des univers contemporains spécialisés dans la fiction comme par exemple celui de l’Heroic Fantasy ou celui de créatifs jeux vidéo, la modernité de ce créateur solitaire s’affiche de pleine actualité.
Le Principal Drapeau national d’Abbieannia
crayon graphite et gouache sur papier vélin, 35 X 42.9 cm
© Eric Emo / Musée d’Art Moderne / Roger-Viollet
© 2015 Kiyoko Lerner /ADAGP, Paris



Expo Henry Darger 1892-1973
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11, avenue du Président Wilson
Paris 16e
horaires : du mardi au dimanche de 10 h à 18 h ; nocturne le jeudi jusqu’à 22 h

jusqu’au 11 octobre 2015

Henry Darger, At Jennie Richie are rescued by Evans, 1910-1970 
© Eric Emo / Musée d’Art Moderne / Roger-Viollet

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