Premier film de Jake Schreier,
réalisateur de courts-métrages et de vidéoclips, Robot and Frank se profile
comme une fiction malicieuse avec des faux airs de comédie et un zeste de
polar. Frank [Frank Langella], le principal personnage de l’histoire, est un
retraité cleptomane et solitaire.
Pour le surveiller, son fils lui fait cadeau d’un robot. Ce
long-métrage scrute l’étrange relation entre le septuagénaire et l’androïde.
Avec un scénario aussi alambiqué, l’on peut s’attendre à un film nunuche ou… génial.
Jake Schreier emprunte une troisième voie et s’en sort plutôt bien avec une création
à la fois drôle et subtile, rythmée par un questionnement tout philosophique. D’emblée, les personnages du film font sourire : le fils stressé et péremptoire [James Marsden],
la fille baba-cool, tiers-mondiste [Liv Tyler], l'énigmatique bibliothécaire de province
[Susan Sarandon]…
Frank Langella (Frank) et Peter Sarsgaard (le Robot)
Mais le sel du
film repose avant tout sur la description de la relation burlesque et affective
entre Frank et l’androïde, nouvel ami-valet, exécutant tous les désirs du septuagénaire
et devenu sa drogue. Cette complicité, qu’un psychanalyste pourrait qualifier
de régressive, est au cœur du film. Elle culmine avec une série de vols dans une bibliothèque et
chez des particuliers bobos. A la fois tendre et grinçant, Robot and Frank interroge
le spectateur de façon drôle sur l’emprise de la technologie sur nos vies, et
plus précisément sur le rapport fusionnel entre l’objet et l’homme
Fable loufoque, Robot and Frank explore
avec humour les failles du monde virtuel.
durée : 1 h 25
Robot and Frank, de Jake
Schreier, USA, 2012
Avec Frank Langella, Susan
Sarandon, James Marsden, Liv Tyler
Frank Langella (Frank) et Liv Tyler (Madison)
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