lundi 27 octobre 2025

Expo L’œil de Corbeau


Mylène Demongeot, Les Sorcières de Salem de Raymond Rouleau, 1957 
(© 1957 – PATHE FILMS – DEFA © Photo Roger Corbeau)

Roger Corbeau fut l’un des plus grands photographes de cinéma du XXe siècle. Trente ans après sa mort, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé (Paris 13e) lui consacre une exposition hommage, la première depuis trois décennies.

 Entre 1930 et 1980, il a travaillé sur plus de 160 films, dont La Femme et le Pantin, Orphée, Le Procès, Violette Nozière, Voici le temps des assassins. De Pagnol à Renoir, de Bresson à Cocteau, jusqu’à Orson Welles, il a accompagné les plus grands cinéastes. C'est justement cette période faste au niveau artistique  que la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé a choisi de  mettre à l'honneur, en réunissant cette iconique série de clichés.  Nostalgiques et imprégnés d'un parfum de poésie qui  n'est pas sans nous rappeler le Réalisme poétique d'un Carné ou d'un Renoir   ces clichés mettent aussi à l'honneur des films peu connus ,excepté des cinéphiles, comme  Macadam de Marcel Blistène et Jacques Feyder, Pattes blanches de Jean Grémillon, La Fête à Henriette de Julien Duvivie ou  Les Sorcières de Salem de Raymond Rouleau.

Fernandel, Le Schounptz de Marcel Pagnol, 1937 
Ministère de la Culture et de la Communication 
 Médiathèque de l’architecture et du patrimoine  
Dist Rmn © Donation Roger Corbeau Roger Corbeau

Son regard de Corbeau (!) semble scruter les âmes, voler en un instant  l'éclair de mystère qui  illumine ces passeur d'émotions et d'idées que sont l'acteur, l'artiste ou l'homme de lettres. Fernandel,  Jean Cocteau, Brigitte Bardot, Maria Casares, Gina Lollobrigida..., bon nombre des personnalités du XXe siècle sont passées sous ses fourches ou plutôt son objectif.  Tous  ces portraits intimes en noir et blanc ont été mis en scène faiblement éclairés.   Ils semblent habités par la solitude et une certaine gravité, sans doute parce que bon nombre d'entre eux surgissent sur fond de ciels nuageux ou obscurcis.Ces visages peuvent d'ailleurs avoir un aspect théâtral voire inquiétant  comme  le cliché d'un Serge Gainsbourg pris sur fond de ciel menaçant, celui d'un Fernandel semblant prisonnier sur fond de barreaux ou celui glacial d'une Maria Casares avec turban et sur fond noir, pris sur le tournage d'Orphée, film onirique de Jean Cocteau

Jean Marais, tournage d'Orphée 
© Photo Roger Corbeau

Disparu en 1995, Corbeau a consacré une bonne partie de sa vie à l'univers des plateaux de cinéma.  Arrivé à Paris en 1932, il fut embauché comme aide habilleur aux studios de Billancourt, puis comme accessoiriste, avant de devenir le photographe de Marcel Pagnol qui l'engagea à l'année. Ainsi réalisa-t-il des images sur le tournage de Jofroi (1933), Angèle (1934), La Femme du boulanger (1937). Il fut aussi influencé par les jeux de lumières des cinéastes liés au mouvement moderniste, comme Marcel L'Herbier ou Abel Gance.
L'expo L’œil de Corbeau est l'occasion unique de découvrir ce poète de l'ombre, qui est aussi un des grands photographes de plateau du cinéma français !  

Expo L’œil de Corbeau
Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
73 Avenue des Gobelins
Paris 13e
horaires : 
mardi : 14 h - 20 h 30
mercredi, jeudi : 14 h - 19 h
vendredi : 14 h - 20 h 30
samedi : 11 h 30 - 19 h

jusqu'au 31 janvier 2026







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