Dans Les Vieux le réalisateur Claude Drexel pose un regard inédit et touchant sur le monde de la vieillesse. Né en 1968, Claude Drexel, dʼorigine bavaroise, est un documentariste qui privilégie des thèmes sociaux, et s'intéresse aux gens qu'il filme avec bienveillance. Dans ses films précédents il avait évoqué l’Amérique déclassée (America), les prostituées du Bois de Boulogne (Au coeur du bois) et les sans-abris à Paris (Au bord du monde), thème qu’il a également traité dans un long-métrage de fiction avec Catherine Frot dans Sous les étoiles de Paris. A travers Les Vieux, dont le tournage a duré plus d’un an et qui a sillonné la France, le cinéaste a cherché à mettre en lumière ceux que l’on oublie souvent dans notre société, ceux que l'on range parfois hâtivement dans les chausse-trappes des 3e et 4e âges.
Les Vieux
Souvent l'on perçoit les personnes âgées comme étant des personnes dépendantes, diminuées aussi bien physiquement que mentalement et qui ne peuvent plus rien apporter à la société. Implicitement cette dernière nous entretient souvent dans l'idée qu'elles sont un poids à entretenir jusqu’à leur mort, aussi bien pour les familles que pour l’Etat. Dans Les Vieux le réalisateur a semble-t-il cherché à briser quelques clichés même si parmi ces personnes âgées de toutes origines et de tous milieux (paysan, marin, artiste, châtelain...) certaines paraissent handicapées ou désorientées, notamment ceux filmés en EHPAD.
Les Vieux
A rebours des stéréotypes Drexel s'est entretenu avec de nombreux octogénaires, nonagénaires et centenaires toujours passionnés parce qu'ils font, qui avec un grand enthousiasme lui parlent de leur vie familiale ou professionnelle. Subtilement dans le montage le réalisateur alterne courts entretiens et captation de paysages magnifiques, offrant au spectateur une forme de pause, nous interrogeant à la fois sur la durée et l'instant présent.
Les Vieux
Outre ces paysages, qui instaurent à la fois une dimension poétique et une précision sur l'environnement des gens interviewés l'on notera le cadrage très précis de Drexel, qui nous familiarise avec l'environnement immédiat de ses personnages (appartement, lit, canapé, photos). Drôles, émouvants, rebelles, malicieux, parfois mélancoliques, ces vieux nous surprennent et nous émerveillent. Et finalement... ne semblent pas fondamentalement différents de nous. Tel semble être le message de ce film à la fois tranquille et incisif !
durée : 1 h 35
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