A partir d'éléments simples et universels le photographe Martin d'Orgeval dans Sur Face nous invite à méditer sur l’ombre, la lumière, la couleur, le bois, la pierre ou même la poussière.
L'on pourrait par réflexe critique pavlovien considérer l'exercice un peu rabâché ou évasif. Heureusement il n'en est rien et ces oeuvres, sous forte emprise de la matière et de la lumière, exercent une séduction certaine. Le titre même de l’exposition, « Sur face », nous signale la place essentielle qu’occupe la lumière dans les nouvelles photographies de Martin d’Orgeval, comme dans l’ensemble de sa démarche artistique. L'artiste en tout cas parvient à capter toute la magie de l'éphémère à travers des sujets a priori banals : éclaboussures de peinture sur une route, pare-brise couvert de poussière, délicats origamis ou vieille porte auréolée de lumière. En noir et blanc (ou en couleurs) ce poétique exercice stylistique nous convie à contempler ces surfaces banales et inanimées aux curieux « grains de peau ». Par leur beauté simple et énigmatique ces oeuvres procurent la même sensation étrange que face aux photographies de lieux indéterminés de Georges Rousse ou celles des affiches volées à la rue et lacérées par le temps du peintre Jacques Villeglé. Entre réalité et abstraction ces images stimulent nos sens et notre imaginaire et procurent une impression vague, panthéiste et délicieuse de beauté passagère.
Fracas François-Marie
Bang François-Marie
2018
Archival pigment print, with artist frame
130x99 cm (51.2x39 in)
Sur l'eau
On Water
2002 C-print, with artist frame
80x120 cm (31.5x47.2 in)
Uri 1
2018
Ed. 3/5+2, Impression pigmentaire sur papier fine art, avec cadre de l’artiste
100x 79,5 cm (39,4x 31,3 in)
Martin d'Orgeval (photos), Erri de Luca (texte), Sur Face, éditions Steidl, 72 pages, 2020
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