lundi 14 octobre 2019

Les Peintres roumains et la France (1834-1939)


Dans Les Peintres roumains et la France (1834-1939) Gabriel Badea-Päun dresse un tableau complet de la présence artistique roumaine dans l’Hexagone au cours des XIXe et XXe siècles.


Pas moins de 345 artistes roumains sur près d'un siècle ont marqué salons et expositions. Docteur en histoire de l’art et auteur du livre référence Le Style Second Empire - Architecture, décors et art de vivre (2009) Gabriel Badea-Päun explore - dans un livre de près de 200 pages - cette histoire méconnue des peintres roumains en France.

Nicolae Grigorescu, Carrefour en ville à Vitré (1883-1884)
huile sur toile. 46 x 38,5 cm.
 Bucarest, Musée national d'Art de Roumanie, galerie d'Art roumain moderne, inv 69.627/7567

S’appuyant sur une solide recherche dans les archives françaises et romaines l’auteur nous décrit les aspects sociétaux et culturels dans lesquels évoluaient tous ces artistes cosmopolites, amoureux de la France,  tout en évoquant la grande variété des parcours personnels dans de nombreux rappels biographiques. L’abondante illustration et l’écriture simple et érudite de l'ouvrage  permet de découvrir agréablement cette riche peinture roumaine encore peu connue  des Français. Qui  par exemple se souvient de Theodor Aman, peintre de scènes historiques, réputé à son époque pour ses représentations tourmentées de scènes de combat...?

Alexandre Ganesco, Les Six Jours au Vél d'hiv', vers 1930, huile sur toile. 
38 x 55 cm. Paris, musée Carnavalet - Histoire de Paris, inv AVMP834

Quant à Nicolae Grigorescu, il célébra à sa façon  le monde rural. S’inscrivant dans un un univers immuable bon nombre de ses tableaux représentent des maisons rustiques et des villages ensoleillés. Dans un autre genre Theodor Pallady fut réputé pour de nombreux portraits, nus féminins et  ballerines et arlequins. A propos de ces derniers l’auteur remarque page 158 : « Ces motifs issus de la commedia dell’arte, fréquemment représentés par les artistes de l’école de Paris, s’inspirent peut être de ses vieux amis Derain, Galanis et Pascin ».
Iosif Iser, Arlequin et danseuse, huile sur toile. 130 x 89,5 cm, 
Bucarest, Musée national d'Art de Roumanie, galerie d'Art roumain moderne, inv.3238

Quant à Paul Scortescu, peintre du Tout-Paris des Années folles, on se souvient de lui pour ses qualités plastiques et l’énigmatique fantaisie qui enveloppait ses tableaux de la vie mondaine parisienne. Autre artiste de la modernité triomphante Alexandre Ganespo se distingue par son attachement à la représentation du sport, notamment l’équitation et le cyclisme comme dans sa toile emblématique  Les Six Jours au Vél d'hiv. Autre peintre notoire  Nicolae Tonitza, dont le style est caractérisé par des personnages aux grands yeux ronds et expressifs, regardant le spectateur avec un air mélancolique.

Gabriel Badea-Päun, Les Peintres roumains et la France (1834-1939), traduction de Philippe Louvière, éditions in fine, 200 pages, 170 illustrations, 2019





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