lundi 4 mai 2015

Expo Pol Bury - instants donnés

4087 cylindres érectiles, 1972
Oeuvre en 3 dimensions, installation mixte
Cylindres articulés, chêne verni sur panneaux de bois, moteurs, 250 x 710 x 45 cm
 © Centre Pompidou, MNAM/CCI, Paris



Multiplans, 1957, 10 lames métalliques et fond Isorel,
peint à l’huile en bleu, bleu pâle, jaune, orange, rouge, vert, cadre et caisse métal noir, courrole, moteur 118 x 73,5 x 12,5 cm © Collection Letailleur

Actuellement, l’on peut voir 80 œuvres du sculpteur belge Pol Bury (1922-2005). A l’occasion du 10e anniversaire de sa mort, l’Espace Fondation EDF lui consacre sa première exposition rétrospective depuis 1982…

Ces dernières années semblent marquées par un regain d’intérêt pour les années 1960-1980 avec les récentes expositions Julio Le Parc, Takis, Télémaque, Antonio Segui ou Niki de Saint Phalle. Et cette rétrospective Pol Bury - instants donnés tombe à pic, permettant de (re)découvrir un artiste majeur qui a révolutionné la sculpture internationale et l’art cinétique du XXe siècle. Le parcours de Bury semble épouser toutes les fantaisies et expérimentations du siècle : peintre du surréalisme, membre du groupe Cobra et d’Art Abstrait, précurseur de l’art optique…


12 petits volumes ovoïdes, 1967,
bois et moteur, 40 x 27 x 8,5 cm 
© Collection privée 


A la fois puissante et ambivalente, sa création se profile teintée d’humour et de poésie comme chez Alexander Calder ou chez son compatriote René Magritte, qu’il fréquenta d’ailleurs dans les cercles surréalistes. En tout cas, elle dégage une forte beauté énigmatique, sachant subtilement s’ouvrir à de grands espaces sensoriels dans lesquels couleur, mouvement et forme se côtoient, proposant ainsi des effets à la fois simples et accrocheurs. Dans cet univers dédié au mouvement lent - tendance zen (!) - et à l’art optique, l’on est d’emblée orienté vers un univers indéterminé - voire fantastique dans le sens métaphysique. Ce qui intrigue/fascine, c’est paradoxalement l’aspect familier d’une partie de son oeuvre, presque rustique, identifiable notamment dans ses grandes sculptures en bois - sorte de croisement allégorique entre meuble et totem -, parées de boules, de tiroirs ou de fils de nylon.


12 et 13 cordes verticales et leur cylindre, 1973 
Bois et nylon, 141 x 50 x 25 cm 
© Collection Sylvie Baltazart-Eon 


Egalement, ses oeuvres en acier séduisent par le jeu déconcertant des aimants et la grâce féline dégagée par la forme géométrique (cube, sphère, cylindre). L’on signalera aussi la série des Multiplans, agréablement stylisée par des lames métalliques ou des baguettes de bois peint. Couvrant un demi-siècle de sa création, la rétrospective présente également œuvres murales, petits films, bijoux et fontaines - Bury en réalisa plus d’une soixantaine dans le monde et est connu pour avoir renouvelé la conception fontainière classique. Au final, une expo passionnante, par ailleurs gratuite, offrant l’opportunité de découvrir l’univers surprenant du magicien Bury !


Multiplans, 1957
Baguettes de bois peint, métal, moteur, 117 x 65,5 x 16,2 cm 
© Centre Pompidou, MNAM/ 
CCI, Paris Don de la clarence, Westburg Foundation, 2005 


Expo Pol Bury - instants donnés
Espace Fondation EDF
6, rue Récamier
Paris 7e
Entrée libre
du mardi au dimanche de 12 h à 19 h (sauf jours fériés)

jusqu’au 23 août 2015

Plans mobiles, vers 1953
Tiges de fer et panneaux masonite peints, 110 x 150 cm
© Collection privée


Pol Bury devant son oeuvre
 © Centre Pompidou, MNAM/CCI, Paris






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