lundi 19 mai 2014

Le Roi nu

Le Roi nu - photo : Pauline Miko

Pièce de l’écrivain et dramaturge Evguéni Schwartz (1896-1958) mise en scène par Léa Schwebel, Le Roi nu, fondé sur trois contes d’Andersen, se propose de dresser un portrait satirique du pouvoir et de la dictature. D’emblée, le texte de l’auteur russe frappe par sa vision politique burlesque, métaphore de la folie du système bureaucratique stalinien.
Cette farce politique démarre en trombe sur le plateau du Théâtre 13. Par un rythme d’enfer et dans un cadre scénographique raffiné, 7 comédiens interprètent les 48 personnages de la farce politique de Schwartz. Dans un genre à la fois bien spécifique, à la mode, et sans doute  compliqué à monter, l’humour, le trait d’esprit et une approche théâtrale novatrice semblent s’imposer.


Le Roi nu - photo : Pauline Miko

Hélas, la mise en scène se révèle décevante avec des effets conventionnels  de  salle de garde : chœur de cochons, roi obèse avec prothèse, créatures barbues (look « Conchita Wurst »), serviteurs larbins qui en font des tonnes (bonjour l’audace !)… Pourtant, l’actualité internationale récente - friande en dictateurs de tout poil - aurait pu fournir sur la forme théâtrale une judicieuse source d’inspiration. En outre, le texte du Roi nu - qui date de 1934 - sent un peu le réchauffé. A la fois trop explicite et trop vague, il est à mille lieux de la modernité mordante d’un 1984, roman d’anticipation politique de George Orwell décrivant le totalitarisme sous le mode lugubre et  loufoque. Trop prévisible, dénué d’imagination et de folie, ce Roi nu laisse sur une impression scolaire d’exercice théâtral appliqué, politiquement correct et terriblement ennuyeux !

durée : 1 h 30

Théâtre 13/Jardin
103A boulevard Auguste Blanqui
Paris 13e
mardi, jeudi et samedi à 19 h 30, mercredi et vendredi à 20 h 30, dimanche à 15 h 30

du 13 mai au 22 juin 2014


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