Pièce jubilatoire et sarcastique, La Leçon pétarade autour de trois personnages emblématiques : le professeur, l’élève et la bonne. D’emblée l’on est propulsé entre théâtre de l’absurde et vision surréaliste de la condition humaine (l’on est chez Ionesco !).
La Leçon est une comédie qui titille le langage, en suggère à chaque moment la potentielle stupidité et les faux-semblants, culbutant ironiquement les règles non écrites et immuables de ses tiroirs logiques. Peut-être toute la saveur de cette Leçon (qui tourne autour de calcul simple et des langues européennes) savamment débile réside dans cette subtile progression de situations cocasses qui révèlent la gymnastique mentale des personnages avant le grand dénouement tragicomique.
La Leçon est une comédie qui titille le langage, en suggère à chaque moment la potentielle stupidité et les faux-semblants, culbutant ironiquement les règles non écrites et immuables de ses tiroirs logiques. Peut-être toute la saveur de cette Leçon (qui tourne autour de calcul simple et des langues européennes) savamment débile réside dans cette subtile progression de situations cocasses qui révèlent la gymnastique mentale des personnages avant le grand dénouement tragicomique.
La Leçon - Essaïon Théâtre
Il y a donc l’élève - au début - admirative, possédée par un « furieux désir d’apprendre », passant de l’agacement à la souffrance (la rage de dents !) ; la bonne, mémère indiscrète et vicelarde ; le professeur délirant, autoenvoûté par l'art oratoire, sorte de mix de notaire de province et d’universitaire IVe République. Evitant les gadgets théâtraux du gore, du ridicule ou du travestissement, la mise en scène de Jean-Pierre Brière se révèle aussi moderne que subtile. De nombreuses trouvailles scéniques, la gestuelle, le positionnement et l’élocution des comédiens, le décor astucieusement déglingué, tout concourt à faire de cette Leçon un séduisant spectacle sur les mystères de l’oral et de la rhétorique. Juxtaposant humoristiquement (en toute convenance) le jeu des corps et le poids des mots, le metteur en scène donne une forme malicieuse au texte impertinent et exquisément schizophrène d’Ionesco.
La Leçon - Essaïon Théâtre
La Leçon d’Eugène Ionesco
Textes additifs : Thomas Bernhardt
Mise en scène : Jean-Pierre Brière
Avec Marie Crouail (l'élève), Karine Huguenin (la bonne) et David Stevens (le professeur)
Essaïon Théâtre
6, rue Pierre au Lard
Paris 4e
du 9 janvier au 29 mars 2014
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