Salvo
Presque documentaire, l’image nous montre simplement Salvo se faufilant tel un lézard dans les ruelles chaudes et embouteillées de Palerme ou se rendant furtivement aux réunions de la mafia. Cependant, sans pour autant l’humaniser, Grassadonia et Piazza s’attachent à montrer son lieu d’habitation. Salvio habite une pension tenue par un duo craintif (Randisi et Mimma Puleo), et Salvo aime leur chien (!). Quant à la relation entre Rita et Salvo, elle reste vague, comme si la (relative) cécité physique de la première créait un lien indéfectible avec la cécité morale du second. Dans ce film à l’atmosphère plombée d’une poésie âpre et noire (usine abandonnée, paysages, ruelles), l’on sent pleinement la motivation des réalisateurs pour approcher l’espace mental si particulier d’un tueur. En cela, le regard distancié - assez convaincant - sur le personnage de Salvo rejoint celui d’un Scorcese ou d’un Cimino sur la longue cohorte de petits mafieux, sans attaches et perpétuellement aux aguets.
Salvo est un film bien étrange !
Salvo
Salvo, un film de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza, Italie / France, VOSTF - 2013
Avec Saleh Bakri (Salvo), Sara Serraiocco (Rita), Mario Pupella (Randisi), Giudittra Perriera (Mimma Puleo)
Salvo
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