lundi 19 novembre 2012

L'histoire de France interdite




L'Histoire - c'est bien connu ! -   suscite toujours la polémique. Particulièrement, l'historiographie divise, qu'elle soit envisagée sous la forme du programme éducatif ou celle du traitement médiatique.
En effet, il n'y a pas une semaine sans qu'un film, une biographie, un article de presse ou une pièce de théâtre ne fasse  débat. La multiplication de lois mémorielles, comme la refonte permanente des manuels d'Histoire,  provoque un débat souvent aigre,  agitant les sphères politiques et intellectuelles.
Qui s'en étonnerait ? Avec ses notions ambivalentes de patrie, de nation ou  d'Etat, l'Histoire touche au plus intime :   à notre rapport au monde et surtout à nos racines. Aussi l'ouvrage de Dimitri Casali, intitulé de façon provocante L’histoire de France interdite, Pourquoi ne sommes-nous plus fiers de notre histoire ? s'inscrit dans une actualité des plus brûlantes. Avec un certain franc-parler, Dimitri Casali - ancien professeur et auteur d'une trentaine d'ouvrages historiques - s'en prend frontalement à trois mammouths : l'Education nationale, les groupes communautaires et les élites intellectuelles et médiatiques, imputant la responsabilité de chacun dans l'appauvrissement ou la déformation de l'Histoire. BLOG DE PHACO  présente de courts extraits de cet ouvrage polémique.



Clovis

Clovis (v. 466-511) a été le premier roi chrétien et catholique de notre pays. Depuis la fin du Moyen Age, il occupait une place de choix dans le cœur des Français. En 1996, lorsque fut célébré le quinzième centenaire du baptême du premier souverain, personne à l’époque ne contesta la commémoration. Son nom vient pourtant d’être purement et simplement rayé des nouveaux manuels scolaires du collège ! (page 171)




Charles Martel

Rayé des manuels scolaires, Charles Martel (v. 690-741) n’est plus présentable ; il est même devenu infréquentable. Le vainqueur de Poitiers ne mérite pourtant pas ce destin, car son règne est fondamental. Fondateur de la dynastie des Carolingiens, restaurateur de l’autorité centrale, conquérant et habile politique, il permet de bien comprendre comment s’instaure une nouvelle dynastie. (page 174)



Saint Louis 

« Le siècle d’or de Saint Louis » disparaît lui aussi des programmes. Il constituait une phase décisive dans l’évolution de la monarchie française. En incarnant au plus haut point toutes les valeurs morales de la monarchie capétienne, Louis IX (1214-1270) a réussi à créer un modèle idéal de royauté. […] Nos fossoyeurs du ministère de l’Education nationale, qui ne supportent pas que l’on étudie à la fois un saint homme et un roi incarnant des valeurs chrétiennes, l’ont, lui aussi, carrément supprimé des programmes scolaires (pages 175, 176)



Charles V 

Négliger Charles V, c’est négliger un personnage primordial, personnification du bon gouvernement. Non seulement il a restauré toute l’autorité royale, redressé l’économie, rendu l’administration plus efficace, mais partout, il a également su rétablir la sécurité (pages 180,181)



Jeanne d’Arc 

En France, nos manuels de 5e lui accordent « royalement » deux pages de documents d‘époque, difficilement compréhensibles et sans aucun lien entre eux. Le manuel de 5e publié par Hachette résume en six lignes toute son épopée en la faisant passer pour une mythomane : « Jeanne d’Arc affirme entendre des voix… » (page 184)



Henri IV 

En 2010, la France célébrait en catimini le 400e anniversaire de l’assassinat d’Henri IV (1553-1610). En hommage au bon roi Henri, le ministre de la culture avait commandé au couturier Jean-Charles de Castelbajac une installation - bien piètre commémoration – qui eut lieu le 14 mai 2010 sur le Pont Neuf de l’île de la Cité à Paris… et qui a frisé le ridicule. La statue du « Bon roi Henri » méritait sans doute mieux que d’être transformé en chevalier Jedi par un couturier ! (page 195)



Richelieu 

Symbole de l’homme d’Etat à la poigne de fer, modèle de persévérance et d’inflexibilité, Richelieu est l’un des Français les plus connus à l’étranger, et la République l’a toujours honoré pour son œuvre immense. Il a pourtant disparu du programme de 5e. Un grave oubli pour des collégiens qui doivent comprendre et expliquer la naissance avec Louis XIV, du « roi absolu »… (page 198)



Louis XIV 

Certes, les aspects négatifs du Grand Siècle existent et sont nombreux. Il ne s’agit nullement d’occulter une vérité historique complexe. Mais aujourd’hui, Louis XIV, comme Napoléon d’ailleurs, semble condamné à être systématiquement falsifié, obscurci, dénigré, sali, déformé de manière outrancière. La manipulation historique est devenu le jeu préféré du quatrième pouvoir. (page 201)



Napoléon Ier 

L’Empereur est devenu la cible préférée de nos pseudos élites intellectuelles, journalistiques et universitaires. L’ « Ogre corse » fait l’objet d’un procès à charge permanent, sans jamais respecter l’équilibre des parties. […] Il y a encore trente-cinq ans, les manuels de 4e Malet et Isaac consacraient plus de vingt pages d’un excellent niveau à l’étude de Napoléon, alors qu’aujourd’hui on y consacre six malheureuses pages. Le tout est généralement agencé dans un désordre de documents d’époque qui nuit définitivement à la bonne compréhension de la période (pages 213-214)

Dimitri Casali, L’histoire de France interdite. Pourquoi ne sommes-nous plus fiers de notre histoire ? éditions JC Lattès, 286 pages, 2012













Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire