Expo Marche et démarches : une histoire de la chaussure

Paire de botte, vers 1935, Paris, collection Falbalas

© MAD Paris / Photo: Hughes Dubois

Après « La Mécanique des dessous » (2013) et « Tenue correcte exigée ! » (2017), le Musée des Arts Décoratifs poursuit l’exploration du rapport entre le corps et la mode avec un troisième volet aussi surprenant qu’original autour de la chaussure, la marche et la démarche.


C’est pendant les fouilles dans la grotte de Tianyuan près de Pékin que des scientifiques ont conclu que des chaussures avaient déjà été fabriquées il y a 40 000 ans ! Les premières preuves visuelles de chaussures ont été découvertes sur des peintures rupestres.

Chaussure de Marie-Antoinette, 1792

Paris, Musée des Arts Décoratifs

© MAD Paris / photo : Christophe Tellière

Datant d’il y a 13 000 à 15 000 ans, des scènes dépeignaient même des chasseurs portant des bottes en peau d’animal et en fourrure... Sans remonter à ces temps plutôt canoniques l'expo Marche et démarches : une histoire de la chaussure dresse un panorama aussi passionnant qu'instructif sur l'évolution de cette bonne vieille godasse, s’interrogeant à la fois sur son statut et sur les manières de marcher en Occident ainsi que dans les cultures extra européennes, de la fin du Moyen Age à nos jours. Face à ces 500 œuvres - chaussures, peintures, photographies, objets d’art, films et publicités, issues de collections publiques et privées françaises - le visiteur est invité à découvrir toute la diversité de cet objet a priori banal, et même à le tester.

Sandale pour femme, vers 1942

Paris, Musée des Arts Décoratifs

© MAD Paris / photo : Hughes Dubois

En effet, un espace de l'expo est reconverti en salon d'essayage où l'on peut tenter (!) de déambuler avec l'un des huit modèles extraordinaires de chaussures refaits à l'identique par le bottier Fred Rolland pour l'occasion.) L'on passera ainsi du soulier porté par la reine Marie-Antoinette en 1792 à la chaussure militaire d’Alexis Godillot au XIXe siècle en passant par des chaussures de clowns, notamment celles de Charlie Chaplin. L'on signalera également les chaussures magiques telles que les talonnières d’Hermès ou les bottes de sept lieues ! l y a aussi les chaussures élégantes de cuir aux talons vertigineux et ainsi que les bottes lacées très haut.

Benoit Méléard, chaussure « Hommage à Calder », collection « O », 1999

Paris, Musée des Arts Décoratifs

© MAD, Paris / photo : Hughes Dubois

La chaussure est irrémédiablement tributaire du contexte historique et social de l'époque. Ainsi Stéphane Girard note dans son blog érudit : Au cours de la Renaissance, à cause des changements politiques sociaux et intellectuels et la nouvelle puissance de la haute bourgeoisie, la mode change. Les bouts sont plus larges et plus pratiques. Au XVIe siècle apparaissent ainsi les souliers à pied d’ours ou bec de canard, des souliers très ouverts à large bout carré.

Iris Schieferstein - Horseshoes, 2006 Berlin, Iris Schieferstein 

© MAD Paris Photo : Hugues Dubois

Variée et  distrayante l'expo propose un véritable tour du monde de la chaussure : des étonnants souliers chinois 'lotus d'or' aux bottes en cuir style cow-boys du Brésil en passant par celles étonnantes d'Afrique et du Groenland cette expo à la fois historique, sociale et ethnologique se révèle passionnante ! La chaussure annonce un style, reflète la personnalité et les états d’âme. Elle permet également de jouer avec les styles, de brouiller les pistes et de casser un look. Bon nombre de réalisations de créateurs de tous horizons (Zara Hadid, Paco Rabanne, Christian Louboutin, Benoit Médéart, Iris van Herpen...) mettent en exergue cette dimension symbolique voire fantasmagorique liée à la chaussure.

Expo Marche et démarches : une histoire de la chaussure
Musée des Arts Décoratifs
107-111, rue de Rivoli
Paris 1er
horaires : du mardi au dimanche (11 h-18 h), le jeudi nocturne jusqu'à 21 h

jusqu'au 22 mars 2020