lundi 11 novembre 2019

Koko-di Koko-da


Trois ans après The Giant le Suédois Johannes Nyholm signe avec Koko-di Koko-da un angoissant long métrage, imprégné par l’onirisme et le principe de culpabilité.


Déjà dans The Giant l’on retrouvait la puissante patte d’un réalisateur partagé entre fable fantastique et réalisme bizarroïde. Sous la forme du thriller horrifique Nyholm nous raconte une nouvelle histoire à dormir debout mais avec ce style original - et climat chargé d’émotions - qui le caractérise. On signalera aussi les nombreux effets visuels qui donnent une épaisseur de mystère au film comme les maquillages festifs et outranciers ou la représentations d'animaux maléfiques en forêt. Divisé en deux parties, la 1re partie  du long métrage nous montre un couple (Elin et Tobias) dévasté par la mort de leur fille, à la suite d’un repas pris dans un fast-food en pleine nature.

Koko-di Koko-da

Dans la 2e partie, beaucoup plus longue, nous retrouvons trois ans après le couple, victime dans une tente de camping installée en pleine forêt d’une bande de personnages détraqués. Dans un genre souvent répétitif et ennuyeux (le film d’horreur) le cinéaste suédois parvient à se se démarquer par une certaine originalité de ton et par une beauté formelle - les plans de la forêt, les déambulations des personnages. Un peu comme dans le théâtre antique une forêt brumeuse sert de décor, faisant songer à celle bergmanienne de L’heure du loup. Un endroit stratégique dans lequel nous voyons sursauter Elin et Tobias, prisonniers des forces démoniaques face auxquelles l’abri matriciel de leur tente paraît bien dérisoire.

Koko-di Koko-da

Démarche intéressante, le drame d’épouvante prend souvent les contours d’un véritable conte avec des animaux énigmatiques (cochon, chien, chat) et des personnages à la fois terrifiants et cocasses - l’ogre, la sorcière, l’élégant chef de bande, étrange sosie d’un Maurice Chevalier armé d’une canne à pommeau ! Signalons aussi une séquence de théâtre d’ombres, qui donne une touche exotique et enfantine à l’ensemble de Koko-di Koko. Reptilienne et efficace la construction du film s’appuie sur d'incessants flash-backs qui mettent en exergue les rêves et cauchemars de Tobias et surtout leur principe de déréalisation. Au final un drame d’horreur marqué par une certaine originalité !

durée : 1 h 26

Koko-di Koko-da, un film de Johannes Nyholm, thriller, épouvante-horreur, Suède, Danemark / VOSTFR, 2019


Avec Leif Edlund (Tobias), Ylva Gallon (Elin), Peter Belli (Mog), Katarina Jacobson (Maja)



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