Photographier l’architecture

Dans son ouvrage  Photographier l’architecture Karine Guilbert met en pleine actualité l’intéressante vision de 15 photographes aux parcours différents mais tous fascinés par les  rythmes et les  lignes de bâtiments iconiques ou confidentiels.

Elle-même architecte DPLG, depuis 2001, Karine Guilbert nous fait découvrir à travers leurs  photos  marquantes l'étendue de leur travail et leurs sources d’inspiration. Si au fil des décennies la photographie d’architecture est devenue un mode indispensable d’inventaire des monuments et du patrimoine, elle peut être aussi un régal pour les yeux.

Et selon l’angle d’approche ou le moment de la journée le bâtiment se métamorphose, questionnant en permanence notre perception fugitive. Photographier l’architecture nous présente une belle diversité de lieux et d’atmosphères. Réceptif au gigantesque complexe de Tripoli, œuvre d’Oscar Niemeyer, Stéphane Asselin  a su capter toute l’étrangeté de ce titan de béton, peuplé de courbes ovoïdes et d’ossatures rouillées. Dans un tout autre genre l’on signalera sa vue bucolique d’un pigeonnier de l’abbaye de Saint-Louis-du-Temple, prise sur le plateau de Saclay.

Quant à Clément Guillaume, son travail l’oriente vers l’éternel chantier de la ville et de ses périphéries. Il s'intéresse  aussi bien à la géométrie froide et élégante de la piscine de Bagneux qu'aux excentricités architecturales du port autonome de Marseille. Certains puisent leur inspiration… chez les passants comme Gaëla Blandy. Dans son évocation de la jungle urbaine Laurent Malone développe un point de vue pédagogique. Quant à Michel Floret son travail s’inscrit dans un désir d’exploration spatiale. Passionné par le patrimoine Thomas Jorion s’intéresse, lui, aux bâtiments abandonnés et s’attache à nous  en révéler la beauté perdue. Au final un livre passionnant pour tout amateur d’architecture et de photo !

Photographier l’architecture, Karine Guilbert, Beau-Livre, éditions Pyramyd, préface de Marc Mawet, 191 pages, 2019