A la Halle Saint-Pierre l'on peut découvrir la création étrange et extrême de l'artiste sud-africain Roger Ballen, notamment ses œuvres réalisées entre 1995 et 2018 avec plusieurs médiums : de la photographie au dessin, en passant par l’installation et la vidéo.
Animaux, personnages étranges, poupées brisées, parties de corps inertes, jouets et autres objets maléfiques, l'univers de Roger Ballen détonne, mix de poésie maléfique et d'immatérialité mortifère.
Chez Ballen les dessins ont des lignes irrégulières. Naïfs, presque enfantins, ils forment des intérieurs claustrophobes, parsemés d'éclaboussures, de gribouillis et de graffitis. La nouvelle expo de la Halle Saint-Pierre constitue donc une excellente occasion de découvrir le travail de cet artiste sud-africain iconoclaste, qui heurte par une certain sens de la cruauté. On pourra y voir des installations inédites et de récentes photos en couleur, jamais montrées.
L’esthétique très particulière de Ballen met en scène des animaux, des personnes, met constamment en parallèle le réel et son contraire. Son univers chaotique est d’une rare singularité. Il a élaboré son œuvre durant des décennies au pays du springbok où son approche d’abord documentaire a évolué vers la fiction. L'artiste lui -même réfute les étiquettes accolées à son travail. Il déclarait récemment : "Je suis très prudent quant à donner un sens littéral aux différents signes et symboles présents dans mon travail.
Si un aspect peut trop facilement prêter à interprétation, alors il ne s’agit plus d’art. En fin de compte, les significations que je crée sont d’ordre visuel, alors plus la difficulté pour le spectateur de formuler l’essence qu’il a pu saisir est grande, plus l’image est réussie."Visiblement habité par ces êtres hybrides à la fois naïfs et terrifiants, le photographe, vidéaste et plasticien sud-africain nous invite en tout cas au sein de cette institution majeure de l’art brut à partager sa vision carnavalesque du monde.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire