Juste deux ans après
The Bridge Said No Nad Sylvan sort
The Regal Bastard, un opus plein de charme surfant entre pop funky vintage et climats rock progressif.
Au sein de la planète musicale Prog
Nad Sylvan bénéficie d’une estime artistique bien méritée. Que ce soit en solo
[
The Regal Bastard est son 5e CD] ou sous la forme de multiples collaborations au sein de formations emblématiques (
Agents of Mercy, Unifaum,
Roine Stolt,
The Flower Kings) le Suédois se distingue avant tout par son éclectisme musical, qui en fait une sorte de
Peter Gabriel du rock progressif des années 2000.
The Regal Bastard clôt sa trilogie, commencée en 2015 avec l’excellent
Courting the widow. Multiinstrumentiste chevronné,
Sylvan se révèle par ailleurs un excellent chanteur au timbre chaud et lyrique. Pour ce nouveau disque conceptuel l’artiste nous conte sur le mode théâtral et humoristique les aventures de
Vampirate, aristocrate du XVIIe siècle au grand âge de 400 ans. Pour ces 9 chansons-histoires gothico-abracadabresques
le Suédois
a opté pour une musique plutôt joyeuse, en tout cas toujours mélodique et dans un esprit moderne. On signalera d’emblée sur ce disque la grande qualité des arrangements, la fréquence des jeux de guitares/claviers, la beauté des vocalises ainsi que l'importance accrue des choeurs. Pour
The Regal Bastard Sylvan, qui joue aux claviers et à la guitare, s’est entouré de chanteuses particulièrement douées au timbre R’nB et de musiciens internationaux classieux comme le bassiste
Tony Levin, le guitariste
Steve Hackett ou le batteur
Nick D’Virgilio.
Nad Sylvan
Dès le 1er titre « I Am The See » on remarque comme le timbre de
Sylvan est proche de
Fish et surtout de
Peter Gabriel. Comme ce dernier, et notamment sur ce morceau, on reconnaît cette façon astucieuse de placer sa voix, surfant entre chœurs furtifs, percussions tribales et breaks de guitare space. D’une durée de 12 mn « The Regal Bastard » est sans doute le titre le plus ouvertement progressif par son climat expressionniste et ses arrangements léchés de cordes et piano. Dans de similaires contours de prog symphonique, on remarquera « Diva Time », un titre exerçant la même séduction nostalgique et postseventies que celle de
The Broken Hearted Bride (2008) des
The Strawbs. ( La voix sur cette chanson est d'ailleurs très proche de celle de
Dave Cousins [chanteur de
The Strawbs], ce qui n’est guère étonnant car
Sylvan a des fortes capacités de chanteur caméléon. Propulsé par un simple et hypnotique crescendo basse-guitare-percussions « Whoa » est probablement le titre le plus directement accrocheur avec ses mélodiques vocalises en boucle et ses accents funky. « Meet Your Maker » est une autre chanson pleine d’énergie, propulsée par de puissants chœurs et la voix sensuelle de
Tania Doto. Délicieusement syncopé, le morceau s’articule autour d’une construction musicale assez curieuse mêlant sonorités caverneuses à la
Alice Cooper et ambiance Motown style
Stevie Wonder. Titre amusant « Oahu » conte les déambulations de
Vampirate dans une île de l’archipel de Hawaï, proposant un tout autre climat avec sa touche folklorique et ses préciosités de clavecin, rappelant parfois d'anciens morceaux de
Jethro Tull ou d'
Ange. On conseillera aussi « Leave Me On These Waters ». Commençant par de délicats accents pianistiques et finissant par un solo de guitare bluesy cette chanson puissante et accrocheuse rappellera les meilleurs titres d’
Elton John ou des
Bee Gees. Au final The
The Regal Bastard se profile un disque aussi racé que délicat. Il confirme le savoir-faire varié et avant-gardiste de
Nad Sylvan, compositeur talentueux doué d'un sens rare de la mélodie. Comme le Néerlandais
Arjen Lucassen ou le Britannique
Steven Wilson Nad Sylvan se révèle un indécrottable défricheur de sons !
The Regal Bastard, Nad Sylvan, Inside Out, 2019
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire