lundi 18 février 2019

Cultissime ! De Casablanca à Kill Bill, pourquoi ces films nous ont tant marqués



Dans Cultissime ! Guillaume Evin propose une intéressante sélection de 70 films cultes qui ont marqué l’histoire du 7e art.


Journaliste et auteur de nombreux ouvrages sur le cinéma, l’auteur nous prévient d’emblée : « Le film culte demeure un mystère sans cesse renouvelé. Il plaît pour ce qu’il est et non pour ce qu’il est censé véhiculer. Il distille toujours un choc émotionnel » Au-delà de cette appellation tellement passe-partout de cultissime, le « vrai » film culte serait en fait un OVNI, un phénomène rare et imprévisible. D’une certaine façon, et les films recensés et décortiqués avec une passion érudite par Evin confirment cette tendance, la singularité « cultissime » n’aurait pas grand-chose à voir avec la préméditation commerciale. Au-delà du genre très diversifié des œuvres cinématographiques ( drame, comédie, science-fiction, horreur, érotisme…), ce qui provoquerait le label « cultissime » résiderait avant tout dans un subtil mix d’air du temps et de répliques marquantes. Par ailleurs, un film culte peut être commercial ou non. L’auteur a puisé largement dans les œuvres emblématiques du répertoire, du futuriste Metropolis (1927) de Fritz Lang - laissant découvrir au spectateur un robot sexy - à la violence stylisée du Kill Bill (2003) de Quentin Tarentino. A travers son anthologie aventureuse Evin décortique tous les mystères de ces films cultes devenus parfois après un certain temps des classiques. Ce fut le cas de Taxi Driver (Martin Scorcese,1976), qui n’a pas été d’emblée perçu comme culte, mais qui l’est devenu avec le temps. Dans un autre genre, le secret de réussite d’un film comme Le Père Noël est une ordure (Jean-Marie Poiret, 1982) résiderait dans une lampée de vulgarité, une rasade d’humour scatologique, une lichette d’absurdité, une pincée de vaudeville et une bonne dose de bons mots. Rien que ça ! L’effet de surprise jouera la plupart du temps, comme dans Le Gendarme de Saint-Tropez (Jean Girault, 1964), premier « nanar » tendance comique troupier ou comme dans Les Visiteurs (Jean-Marie Poiré, 1993). Ce dernier long métrage devint culte grâce aux tics de langage exaspérants et savoureux des tonitruants « Okkkkay ! » de Christian Clavier et des guindés « C’est dingue » de Valérie Mercier. D’autres films auront un cheminement cultissime plus long. Comme le signale avec humour l’auteur à propos du long métrage Usual Suspects (1995) de Bryan Singer, « ce n’est peut être qu’à la troisième voire quatrième vision du film que l’on comprend enfin toutes les subtilités de l’ensemble ».

Cultisme ! De Casablanca à Kill Bill, pourquoi ces films nous ont tant marqués, éditions Dunod, 192 pages, 2018

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