Comprenant 12 titres, Sourire Carnivore se profile un opus ambitieux et agréable, se faufilant quelque part entre pop rock francophone (Taxi Girl, Etienne Daho, Rita Mitsouko) et chatoyantes sonorités anglo-saxonnes eighties - style Depeche Mode/The Cure.
Imprégné à la fois par la chanson française électro-pop et des climats éthérés rock/New Wave, Louis Arlette réussit à dépasser le simple exercice nostalgique pour ce premier essai. Davantage, il propose un univers novateur de chanteur-auteur-compositeur. A la fois sombres et élaborés, ses textes, inspirés par la poésie et la littérature, se marient habilement à une musique électro à la fois légère et recherchée. C’est sans doute cette habile adéquation chant/musique, qui nourrit l’originalité artistique de Sourire Carnivore. Avec des sonorités chatoyantes rappelant un peu The Cure (pour les guitares) et Etienne Daho (pour le chant) « Le Naufrage » est un titre emblématique de l’opus. Quant à « Providence », il a un petit air de Depeche Mode. Propulsés par une ligne mélodique, la plupart des morceaux laissent entendre une musique intéressante, à la fois aventureuse, simple et stylisée. Les titres défilent, propulsés dans la variété des rythmes par de légères touches de guitares et des percussions puissantes parfois tribales. Les envolées discrètes de claviers et le chant inspiré de Louis Arlette contribuent également à donner à tout l’album sa coloration étrange et - sans prétention - avant-gardiste. Sous une forme métaphorique Louis Arlette privilégie de façon alerte des thèmes incisifs comme la mort, la révolte, la sexualité avec en arrière-plan la délicate position de l'artiste, souvent incompris voire rejeté… Mais il le fait sans affectation, proposant à l’auditeur la diversité d’un disque à la fois énergique, délicat et racé, puisant ses influences autant dans un univers littéraire et artistique recherché (pour ses textes) que dans une musique populaire plutôt accessible. Pour son climat entre chien et loup, on signalera le morceau « L’Avalanche ». Particulièrement mélodiques et légèrement orchestrés certains titres donnent toute leur puissance à travers de longues envolées vocales qui accentuent le côté planant et mélancolique des chansons, comme dans « A la dérive » ou sur « Jeux d’Or », caractérisé par le duo Louis Arlette/Alma Forrer. Egalement, l’on signalera la touche un peu moqueuse de l’opus, notamment sur des titres incisifs comme « Tristesse limpide » (sur la sexualité ») ou « Les Etaux » (sur les gens »). Titre éponyme du disque « Sourire Carnivore » est un titre nerveux et énergique se déployant sur un intéressant crescendo chant/guitare/percussions. « Le moment est venu » est un morceau délicat et nostalgique, imprégné de poésie. Quant au titre « A notre gloire » c’est un morceau électro/pop rock particulièrement bien ficelé. Oscillant constamment entre haute énergie, élégance formelle et modernité dérangeante, ce premier opus de Louis Arlette constitue une indéniable originalité.
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