lundi 1 mai 2017

Expo Walker Evans


© Walker Evans Archive, The Metropolitan Museum of Art Photo: © Fernando Maquieira, Cromotex 
Alabama Tenant Farmer Floyd Bourroughs, 1936,
Epreuve gélatino-argentique, 22,9 x 18,4 cm, collection particulière, San Francisco 

A travers près de 300 clichés et une centaine de documents et d’objets le Centre Georges-Pompidou met à l’honneur l’Américain Walker Evans (1903-1975), l’un des papes de la photographie documentaire et humaniste.


Première grande rétrospective consacrée en France au célèbre photographe, l’expo Walker Evans permet de découvrir un maître de la photo réaliste qui compte déjà toutes époques confondues bon nombre de grands maîtres : Atget, Cartier-Bresson, Depardon, Doisneau, Ronis, Stettner… 

© Walker Evans Archive, The Metropolitan Museum of Art Photo: © Ian Reeves 
Joe’s Auto Graveyard, 1936
 Epreuve gélatino-argentique, 11,43 x 18,73 cm, Collection particulière, San Francisco. 

Peut-être ce qui caractérise le plus Evans c'est ce refus de tout romantisme et un désintérêt pour le « joli paysage ». Entre artiste portraitiste et photojournaliste, Evans aura durant des décennies « croqué » les laissés-pour-compte de l’Amérique que ce soit les fermiers et métayers du Sud, les Noirs pauvres ou autres innombrables petits Blancs. Son style photographique tout imprégné de mélancolie dégage un climat presque moite qui n’est pas sans rappeler ceux des romans populaires de Caldwell et de Steinbeck à travers leurs personnages ballottés de ville en ville de la Route au tabac (1937) ou des Raisins de la colère (1939). 

© Walker Evans Archive, The Metropolitan Museum of Art Photo: © Collection particulière 
Allie Mae Burroughs, Wife of a Cotton Sharecropper, Hale Country, Alabama 1936
Epreuve gélatino-argentique  

Prêtant une grande attention aux détails du quotidien, Evans est aussi le photographe des maisons tristes et des lieux abandonnés. Il affectionne particulièrement - comme éléments de décor - les pompes à essence, les poteaux ou les écriteaux publicitaires. Cette photographique simple et amère rappelle parfois pour son ambiance la peinture réaliste et psychologique d’un Edward Hopper, lui même grand ordonnateur de personnages fugitifs et d’indécis décors de cinéma.

© Walker Evans Archive, The Metropolitan Museum of Art Photo: © 2016. Digital Image, The Museum of Modern Art, New York / Scala, Florence 
Houses and Billboards in Atlanta, 1936, Épreuve gélatino-argentique, 16,5 x 23,2 cm.
© Walker Evans Archive, The Metropolitan Museum of Art Photo
 © 2016. Digital Image, The Museum of Modern Art, New York / Scala, Florence

Au-delà de son image de grand témoin photographique de la Grande Dépression, Evans se révèle un photographe visionnaire. Cette vaste expo nous familiarise avec l’univers de cet originaire du Missouri - il suivit ses études littéraires à Paris et y fit ses premiers clichés (avec un appareil Kodak Vest Pocket !) - qui sut si bien capter les turbulences de son époque ainsi que le questionnement douloureux de ses contemporains. 

Expo Walker Evans
Centre Georges-Pompidou (galerie 2, niveau 6)
Paris 4e
horaires : tous les jours (sauf mardi) : 11 h-21 h, le jeudi jusqu'à 23 h

jusqu'au 14 août 2017

Walker Evans

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