lundi 24 octobre 2016

Expo Carl Andre - Sculpture as place, 1958-2010



Actuellement au Musée d’Art moderne de la ville de Paris, l’on peut découvrir une trentaine de sculptures monumentales de Carl Andre (né en 1935), artiste majeur du XXe siècle. Avec Donald Judd et Robert Morris, Carl Andre figure parmi les représentants les plus originaux de l’art minimal.

Première expo consacrée en France depuis 20 ans à Andre, Sculpture as place, 1958-2010 présente outre les fameuses sculptures monumentales un nombre important d’objets inclassables, d’œuvres sur papier, de photographies et de poèmes. La passion pour la matière ainsi que le goût de disposer librement des espaces semblent caractériser l’œuvre insolite de cet Américain provincial arrivé à New York en 1957. Cet artiste singulier fut influencé à ses débuts par l’œuvre de Brancusi mais changea radicalement de direction à partir de 1965.

Vue de l’exposition, Carl Andre: Sculpture as Place, 1958–2010 
Dia:Beacon, Riggio Galleries, Beacon, New York. 
5 Mai 2014 – 9 Mars 2015. Photo: Bill Jacobson Studio, New York 
Courtesy Dia Art Foundation, New York © ADAGP, Paris 2016 

L’œuvre d’Andre s’articule autour d’une matière reine qui peut être en bois, en brique, en métal, en Plexiglas… Influencé par une visite de l’ensemble mégalithique de Stonehenge, l’artiste créa en 1976 l’imposant Neubrückwerk. La sculpture est en cèdre rouge, un bois répandu en Amérique du Nord-Ouest. Andre l’utilise beaucoup. La rétrospective du Musée d’Art moderne présente cette réalisation ainsi que d’autres qui révèlent le goût immodéré d’Andre pour un matériau raffiné et confidentiel. Egalement, on signalera Breda (1986), œuvre pour laquelle il emploie une brique bleue de la région du Brabant Septentrional à l’aspect proche du béton. L’on remarquera aussi l’énigmatique Pyramid (Square Plan, 1970), rappelant la colonne sans fin de Brancusi. Cet assemblage en pièces de bois emprunte d’ailleurs à une technique courante de charpenterie. Après la séduction de la matière, l’œuvre nous oriente vers la disposition singulière dans l’espace.

Carl Andre building Cedar Piece in 1964. 
Photo: Martin Ries/Gannett Ries Digital Designs © 2016 
© ADAGP, Paris 2016 

En effet, la plupart d’entre elles sont à même le sol, invitant le visiteur à parcourir l’espace horizontal et parfois à marcher - sans arrière-idée démagogique excessive - sur elles ! Qu’elles soient verticales ou horizontales, les créations d’Andre séduisent par leur élégance naturelle. Variée, l’expo nous présente donc un témoignage marquant du parcours artistique d’Andre : les œuvres sur papier, les amusantes plaques métalliques assemblées au sol (Mönchengladbach Square,1968) ou encore les insolites Dada Forgeries (1959-2004), petites sculptures d’esprit satirique lorgnant vers le détournement d’objets. Le parcours thématique de l’expo Sculpture as place s’achève avec la section Petites sculptures (2000-2015), période durant laquelle Andre abandonnera définitivement ses pièces de grande taille pour des sculptures de petit format. 

Expo Carl Andre - Sculpture as place, 1958-2010 (La sculpture comme lieu, 1958-2010)
Musée d’Art moderne de la ville de Paris
11, avenue du Président Wilson
Paris 16e
horaires : du mardi au dimanche de 10 h à 18 h, nocturne le jeudi de 18 h à 22 h, fermé le lundi

jusqu’au 12 février 2017


































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