Paranoïa Park

4e long métrage de Bruno Mercier [Love love love (2013), So long (2014)], Paranoïa Park - comme le titre le suggère - navigue entre thriller psychologique et film d‘angoisse.


Avec Paranoïa Park, Bruno Mercier, un architecte reconverti sur le tard dans la réalisation et la production - nous propose un film insolite avec un rythme captif. Judicieusement tremblante et sombre, l’image dans Paranoïa Park colle parfaitement au scénario speedé : l’histoire d’un psychopathe, qui par téléphone force une mère (Anna) à exécuter des actions dangereuses dans un parc public, alors qu’il vient de kidnapper sa fille (Lou). Elle a une heure pour la sauver…

Paranoïa Park

Pas une minute de plus. Sans musique, sans effets visuels, le réalisateur parvient à instaurer un fort climat, contournant la facilité propre aux clichés de bon nombre de films de genre. Et sans doute à travers le personnage du présumé ravisseur, Paranoïa Park exprime davantage la sauvagerie mentale que la brutalité physique pure et simple. Une violence psychologique qui contamine Anna - interprétée avec force par Audrey Beaulieu - et qui la pousse, pour sauver Lou, à satisfaire - malgré quelques résistances - les plus bas instincts du psychopathe.

Paranoïa Park

Cette déambulation anxiogène est filmée dans un parc des Buttes-Chaumont qui revêt là des couleurs expressionnistes de petit matin blafard et d’hiver meurtrier. Paranoïa Park intrigue par sa description glaçante du rapport mental entre le psychopathe et Anna. Egalement, la rencontre mouvementée de cette dernière avec des personnages périphériques (gardien de parc, passants) donne au film sa touche singulière à travers des scènes pittoresques et expressives. Original et percutant, Paranoïa Park est un petit film d'auteur à voir !

durée : 1 h 15

Paranoïa Park, un film de Bruno Mercier, France, 2015

Avec Audrey Beaulieu (Anna), Jean-Yves R. Lemoine (le kidnappeur), Fanny Mercier (Lou),   Eriq Ebouaney (le gardien), Victoria Olloqui (Alex), Guillaume Carré (Marc)

Paranoïa Park