photo : Luc Pointereau - Le Dragon
photo © Emma Barthere - Florence Gout et Patrick Della Torre (L'amour existe)
Actuellement, l’on peut voir Le Dragon (Théâtre 13) et L’amour existe (A La Folie Théâtre). Cette semaine, BLOG DE PHACO vous recommande ces deux spectacles très prenants. Bien que différentes, ces deux pièces - paradoxalement - se rejoignent par la noirceur, une thématique de la manipulation et leurs interrogations humaines.
A la fois conte burlesque et
comédie politique, Le Dragon surprend. Avec succès, Stéphane Douret s’est emparé de la pièce
amère et satirique d’Evgueni Schwartz (1896-1958) - évidemment interdite sous
Staline - pour en faire un spectacle total où texte, décor, costumes et
lumières offrent là une rythmologie aussi efficace que subtile. Derrière un
récit mythologique en apparence naïf, Le
Dragon nous parle de pouvoir politique, et plus particulièrement de l’emprise
de ce dernier sur les citoyens. A la fois troublante et anticonformiste, la
« farce politique » de l’auteur russe nous suggère la responsabilité de l’homme ordinaire dans
son malheur. Le Dragon nous rappelle qu’une véritable instauration de la
démocratie ne peut se faire sans implication personnelle des citoyens et surtout une
aptitude à la liberté -thème de politique internationale résolument actuel !
durée : 2 h (sans entracte)
photo : Luc Pointereau - Le Dragon
Le Dragon d’Evgueni Schwartz
Mise en scène : Stéphane Douret
Théâtre 13 / Seine
30, rue du Chevaleret
Paris 13e
le mardi, jeudi et samedi à 19 h 30, mercredi, vendredi à 20 h 30, le dimanche à 15 h 30
du 13 septembre au 28 octobre 2012
Adaptée d’un texte de Mitch Hooper, ancien assistant d’Harold Pinter, L’amour existe, contrairement à son titre fleur bleue, est une pièce cruelle. Elle met le spectateur face à la dérive d’un homme emmuré dans une logique impitoyable. Tout le drame repose sur la confrontation d'une femme avec cet homme, apparemment amnésique à la suite d’un accident de voiture. La femme, maternelle et pédagogue, tente de comprendre sa vie. Répondant à ses suggestions, l’homme adopte un rôle de victime. Malentendu, ambigüité et refoulement sont les maîtres mots de cette pièce, qui plonge le spectateur dans le halo étrange d'une conversation aux relents autistes. L’amour existe se profile comme une pièce à multiples interprétations. On peut l’envisager sous l’angle du déni, de la banalité du mal, de l’absence de conscience, de la difficulté de mettre des mots sur les actes... Brillamment interprété par Florence Gout et Patrick Della Torre, ce huis-clos convainc par sa force dramatique et la subtilité de son questionnement philosophique.
durée : 1 h
photo © Emma Barthere - Florence Gout et Patrick Della Torre (L'amour existe)
L’amour existe
Texte : Mitch Hooper
Mise en scène : Thierry Mourjan et Christine Casile
Avec Florence Gout et Patrick Della Torre
A La Folie Théâtre
6, rue de la Folie-Méricourt
Paris 11e
horaires : jeudi, vendredi, samedi (21 h 30), dimanche (18 h)
du 30 août au 21 octobre 2012
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